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Roger Federer a digéré Wimbledon

06 juil. 2011, 09:36

Ouvert au public, l'entraînement de l'équipe de Suisse de Coupe Davis, hier après-midi, n'a pas fait le plein. Il a néanmoins permis à un millier de curieux et aux hockeyeurs du CP Berne, le locataire habituel de la PostFinance Arena, d'admirer l'idole de près. Car Roger Federer, accueilli en héros et applaudi à chacun de ses coups gagnants, magiques ou non, était bien présent. Il l'avait promis. Mais après sa déconvenue, il y a une semaine jour pour jour en quart de finale du tournoi de Wimbledon, le doute était autorisé. Le Federer de Roland-Garros, porté vers l'avant, était trop différent de celui de Londres, pataud et peu inspiré, pour ne pas se poser cette question: est-il en pleine possession de ses moyens physiques?

«Il y a bien quelques petites choses ici et là, mais rien de grave», souffle le no 3 mondial, qui emmènera, dès vendredi, la Suisse contre le Portugal. Une rencontre qui compte pour le deuxième tour du groupe 1 de la zone Europe-Afrique, soyons précis. Le passage obligé pour disputer les barrages, au mois de septembre prochain, et ainsi espérer retrouver l'élite du tennis mondial.

Battu en cinq sets par le Français Jo-Wilfried Tsonga non sans avoir mené deux manches à zéro, le Bâlois n'a repris la raquette que lundi, à Berne. «Je suis encore resté deux jours à Londres, puis j'ai passé un week-end «off» en Suisse avant de retrouver mes copains.»

La finale, il prétend ne pas l'avoir vue à la télé. Parce qu'elle lui aurait retourné le couteau dans la plaie? «Non. Honnêtement, cette défaite a été facile à oublier. J'étais près du titre, mais je n'étais pas à deux doigts de le remporter. C'est dommage, bien sûr, parce que la forme était bonne. Mais Wimbledon, ce n'est pas comme les Jeux olympiques, où il faut attendre quatre ans pour avoir une nouvelle chance. J'y reviendrai dans douze mois», explique un Federer zen et décontracté. «J'ai bientôt 30 ans et je crois qu'aujourd'hui, j'arrive à mieux analyser mes échecs. J'ai déjà tellement accompli de choses que je ne vais pas pleurer toutes les semaines. Au début de ma carrière, j'ai beaucoup perdu. Puis plus du tout. Désormais, je perds peut-être un peu plus que d'habitude, mais il n'y a pas de panique.»

L'avènement de Novak Djokovic - qu'il ne porte pas dans son cœur - à la place de no 1 mondial? «Il la mérite», estime le Bâlois. «Novak, c'est le joueur de l'année. Sa victoire contre Rafa en finale ne m'a pas surpris. Elle montre ce qu'un homme est capable de faire quand il est en confiance. Je savais qu'il pouvait bien jouer sur gazon, d'autant que celui-ci est beaucoup plus lent qu'avant. Mais même il y a vingt ans, il aurait été dangereux.»

Pour la première fois, John McEnroe, un illustre ancien, a cru déceler une «certaine fatigue mentale» chez le recordman du nombre de titres en Grand Chelem (16). C'est en tout cas ce qu'il a insinué la semaine passée sur les ondes de la BBC. «Ce n'est pas le cas», rétorque le Suisse. «Au contraire. Voir Djokovic au sommet du tennis mondial m'apporte encore plus de motivation, comme ce fut le cas en demi-finale de Roland-Garros. Je vais continuer à m'entraîner très fort, comme je l'ai toujours fait, pour espérer avoir une nouvelle fois ma chance sur les tournois majeurs. Je ne suis pas retombé à la 150e place mondiale. Je suis toujours là.»

Hier, Federer était à Berne. Pour le plaisir du public suisse, qui n'a que rarement l'occasion de le voir en chair et en os, excepté aux Swiss Indoors de Bâle.

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