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René Stammbach: "La publicité pour notre sport a plus de valeur que l'argent"

La Suisse jouera sa place en finale dès demain vendredi, contre l'Italie à Palexpo. L'aventure s'avère bénéfique sur plusieurs plans pour Swiss Tennis. Le président de la fédération, René Stammbach fait le point.

11 sept. 2014, 14:57
Le président de Swiss Tennis René Stammbach, à gauche, serrant la main à l'Italien Fabio Fognini.

Président de Swiss Tennis, René Stammbach ne peut qu'être comblé par cette campagne 2014. Federer et Wawrinka associés, la Suisse peut ouvertement rêver de Saladier. L'argent ne fait pas le bonheur, dit-on. Toutefois, le quart de finale contre le Kazakhstan puis cette demi-finale contre l'Italie (les deux fois à Palexpo) mettent du beurre dans les épinards de la fédération. Et tout le tennis helvétique en profite. René Stammbach s'est confié, à la veille de cette demi-finale, à l'issue du tirage au sort.

René Stammbach, on imagine sans peine qu’une demi-finale de Coupe Davis s’avère une aubaine pour Swiss Tennis.

Effectivement. Ce n’est que la deuxième demi-finale à domicile, après 1992 (ndlr: la Suisse en avait joué une autre, perdue, en Australie, en 2003). Pour Swiss Tennis, la Coupe Davis est une belle vitrine. D’un côté, la publicité pour le sport engendrée par un tel événement – surtout quand Federer et Wawrinka sont là – a plus de valeur que l’argent et le résultat.

Peut-on quantifier cela?

Si nous avions dû dépenser pour une telle exposition, cette campagne publicitaire équivaudrait à trois ou cinq millions de francs. Certes, notre nombre de licenciés n’a pas beaucoup augmenté ces dernières années, mais il n'a pas baissé non plus. Si nous nous qualifions pour la finale, je suis persuadé que cela va agir comme un super boost.

Financièrement, cette campagne 2014 permet de renflouer les caisses, non?

Oui, elle est très attractive. Sur les quinze dernières années, les rencontres à domicile, tant de Coupe Davis que de Fed Cup, nous ont énormément coûté. Deux tiers d’entre elles étaient organisées à perte (ndlr: quand Roger Federer était absent, Swiss Tennis peinait à remplir le stade, même 4000 places, comme ce fut le cas contre la République Tchèque en 2013).

A combien se monte le bénéfice, cette saison?

Premièrement, il faut savoir que le profit d’une rencontre de Coupe Davis se partage à 50-50 avec les joueurs. Pour le quart de finale contre le Kazakhstan, la part de Swiss Tennis s’est montée à 600 000 francs (ndlr: pour 1,2 million de bénéfice total, ce qui devrait également être le cas ce week-end contre l’Italie).

Comment utilisez-vous cet argent?

Il est entièrement reversé à la relève, dans un fonds entièrement dévolu au sport de pointe. Il ne transite donc pas par les comptes de la fédération. Ce fonds nous permet d’aider, via des bourses, des jeunes comme Belinda Bencic.

Les espoirs profitent donc directement du bon parcours de Federer et Cie…

Exactement!

Les Etats-Unis, l’Australie, la Grande-Bretagne organisent des tournois du Grand Chelem mais traversent une période de vaches maigres. Contrairement à la Suisse, ce petit pays qui possède de nombreux champions ayant intégré le top 10 ces vingt dernières années (Rosset, Hlasek, Hingis, Federer, Wawrinka, Schnyder…). Quelles en sont les raisons?

Trois explications. Premièrement, sur notre territoire – 43 000 km m2 –, nous avons la plus grande densité concernant les courts de tennis. Notamment ceux en salle. En Suisse, on recense 150 centres de tennis en hiver et presque 800 courts couverts. Deuxièmement, les petits et moyens sponsors font preuve d’énormément de volonté. Bencic est un cas-clé: trois, quatre sponsors se sont investis pour elle. Troisièmement, nous offrons des structures de qualité à Bienne. Soit une cinquantaine de logements et un staff compétent. Heinz Günthardt y est consultant pour le sport de pointe, et les entraîneurs font un excellent travail.

On peut cependant réussir sans faire partie du giron de la fédération…

Depuis mon élection en 2006, j’ai assisté à un changement de paradigme. Avant c’était «Swiss Tennis ou rien». Dorénavant c’est «la fédération ou de l’argent». Cela ne me pose aucun problème que des joueurs s’entraînent avec leur propre cellule; ce n’est pas pour cela que nous ne les soutiendront pas. Au contraire.

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