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Réinventer la devise des Mousquetaires

27 mai 2011, 11:04

L'appellation, contrôlée, date de l'automne 2008, quand le tennis hexagonal avait pris une nouvelle forme par l'envol de quatre Bleus dans le ciel des 20 meilleurs joueurs de la planète. Les «Nouveaux Mousquetaires» étaient nés et les espoirs étaient grands pour l'une des plus denses nations du tennis (neuf joueurs classés aujourd'hui dans les cent premiers).

Trente mois plus tard, rien n'a changé, ou presque. Les quatre Français sont toujours dans le peloton de tête du tennis mondial, mais l'échappée ne fut pas aussi belle. Gaël Monfils est 9e, Richard Gasquet est 16e, Jo-Wilfried Tsonga est 17e et Gilles Simon 18e. Les quatre Tricolores ont certes réussi le petit exploit de battre chacun un jour Roger Federer, mais aucun sacre en Grand Chelem n'a assouvi les rêves des uns et des autres, et encore moins sur la terre de Roland-Garros, où le bon peuple français attend un successeur à Yannick Noah depuis 28 ans.

«Si on n'y arrive pas, c'est aussi parce qu'on subit la domination de l'ère Nadal-Federer», soumet Gilles Simon. Ces 15 dernières années, la France a pourtant remporté 14 tournois du Grand Chelem... chez les juniors. «Notre politique a été trop axée sur les 12 à 18 ans. On est un peu victime de nos moyens», juge Arnaud Di Pasquale, responsable du haut niveau masculin à la FFT. Dans les colonnes du Figaro, il estimait que les jeunes joueurs français, quand ils arrivent dans le circuit professionnel, sont confrontés, dans les tournois de troisième catégorie, à des adversaires qui ont «la bave aux lèvres».

«On doit remettre l'accent sur la formation sur terre battue. Ce n'est pas un hasard si, ces 20 dernières années, ce sont essentiellement des Argentins ou des Espagnols qui ont brillé à Paris», relevait récemment Patrice Dominguez, l'ex-directeur national français. Mais avec seulement 14% de courts en terre battue, la France n'a pas forcément la culture de la terre. «Il ne nous manque pas grand-chose. Je ne pense pas qu'on a un problème sur la terre battue. A ce que je sache, Djokovic n'est pas Sud-Américain, rajoute Gaël Monfils, plus sûr espoir de conquête de Paris et demi-finaliste de l'épreuve en 2008.

Au départ, cette année, ils étaient 21 Français pour ce tour sur la terre. Leur premier objectif sera d'atteindre la fameuse deuxième semaine. «A Paris, ce sont les tripes et l'audace qui comptent. Roland-Garros se joue surtout dans la tête», estime Gaël Monfils. D'où la question: les Français ont-il besoin d'un coach mental à l'heure d'aborder leur rendez-vous préféré?

En battant Roger Federer à Rome dix jours avant le début du tournoi, Richard Gasquet a relancé l'énorme pression médiatique qui sert de ritournelle avant chaque tournoi. «Et si c'était l'année de Gasquet?», titrait même la presse tricolore avant le lancement de ce Roland-Garros.

28 ans d'attente: les Français ne sont finalement pas si mal lotis. La Grande-Bretagne, dans le jardin de Wimbledon, attend un successeur à Fred Perry depuis 1936! Le remède? Certains ont suggéré aux Mousquetaires qu'ils portent la devise jusqu'au bout. Tous pour un: le mental de Tsonga, le revers de Gasquet, l'endurance de Simon et le physique de Monfils. Et un pour tous les faire rêver.

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