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Pour Peter Lundgren, «Stan était trop gentil»

Peter Lundgren, l'entraîneur suédois de Stanislas Wawrinka, croit en l'agressivité nouvelle de son élève. A confirmer ce matin, dès 9h, contre Gaël Monfils

21 janv. 2011, 09:29

Des balles qui finissent dans la bâche, d'autres sur le court mitoyen, des gestes d'humeur et un Stanislas Wawrinka (ATP19) absent qui ne cesse de compulser son téléphone portable. L'échauffement de jeudi sous le «cagnard» australien est à jeter à la poubelle. Le match contre Gaël Monfils (ATP 12), ce matin à 9h (heure suisse), sera plus intéressant, promet Peter Lundgren.

Lundgren? Un Suédois de 46 ans qui, après une honnête carrière de joueur, a embrassé celle d'entraîneur avec succès. Marcelo Rios, Roger Federer, qu'il a conduit à son premier titre en Grand Chelem, Marat Safin, Marcos Baghdatis ou encore le prometteur Grigor Dimitrov, autant de diamants qu'il a taillés ou polis. Lundgren accompagne Wawrinka depuis juillet 2010. La rencontre du feu et de la glace a déjà porté, ses fruits. Vainqueur à Chennaï en début d'année, le Vaudois de 25 ans n'a-t-il pas frappé le plus grand coup de sa carrière en éliminant au troisième tour de l'US Open Murray, alors No 4 mondial?

Peter Lundgren, que doit faire Stanislas Wawrinka pour espérer battre Gaël Monfils?

Stan et Gaël sont deux bons amis, et les matches entre amis sont toujours spéciaux, d'autant que Gaël est souvent imprévisible sur un court. Stan est parfois trop passif. Il ne faudra en tout cas pas qu'il craigne de lui rentrer dedans.

Quels sont les compartiments de son jeu que vous travaillez?

On bosse beaucoup son coup droit, qui est un peu trop étriqué à mon goût. J'aimerais aussi qu'il prenne la balle plus tôt et qu'il n'hésite pas à se rapprocher de la ligne de fond. Bien défendre, c'est important. Mais aujourd'hui, on ne peut plus espérer battre les meilleurs en se contentant de faire l'essuie-glace.

Son revers, en revanche, est l'un des meilleurs du circuit...

Il est fabuleux. Ce coup, on ne le touche pas. C'est sa source de revenus principale!

L'attitude est plus agressive...

Stan était trop gentil. J'aime quand il brandit le poing ou quand il se motive avec des «Allez, allez!» Le tennis est aussi un jeu d'intimidation.

Wawrinka est-il facile à vivre?

Facile dans la mesure où il est très professionnel dans son approche du métier. S'il a mal, il ira voir un «kiné». ça paraît logique, mais un jeune ne le fera pas toujours. Un jeune, tu le vois progresser, c'est le côté agréable de la chose. Mais il commet sans cesse les mêmes erreurs et tu dois lui répéter cinquante fois les mêmes choses. Stan, lui, est à l'écoute. Il accepte mes idées.

Il renvoie l'image d'un garçon timide...

C'est au contraire quelqu'un de très drôle! Il semble calme, mais il a toujours une idée derrière la tête.

Wawrinka a quitté son épouse. Vous semble-t-il affecté?

Je ne trouve pas qu'il ait changé.

Quel est son véritable potentiel?

Une chose est sûre, je ne vais pas dire qu'il ne remportera jamais un tournoi du Grand Chelem. Stan a vraiment les moyens de s'installer dans le top 10. Un premier objectif serait d'être parmi les seize premières têtes de série à Roland-Garros, au mois de mai. Après, on verra. Ne brûlons pas les étapes. Je pense qu'il est sur le bon chemin. Il a notamment battu Murray à New York. Cette victoire, je la compare à celle de Federer contre Sampras à Wimbledon en 2001: elle ouvre de nouvelles perspectives.

Y a-t-il une chose que Wawrinka fasse mieux que Federer?

Ils sont aussi exigeants l'un que l'autre, mais les comparer est impossible. Les styles sont trop différents. «Rodgeur» est un magicien et son jeu de jambes celui d'une ballerine. Stan, lui, est un peu comme Safin: il tape très fort. C'est un train qu'il est difficile d'arrêter une fois lancé.

Wawrinka passera toujours après. Croyez-vous qu'il ait hâte que Federer prenne sa retraite?

Lorsque j'étais sur le circuit, nous, les Suédois, avions l'habitude de traîner ensemble. Il y avait Wilander, Edberg... Que d'excellents joueurs! Etre No 2, quelque part je sais ce que c'est. C'est parfois difficile à vivre mais, d'un autre côté, Stan pourra fièrement dire une fois sa carrière terminée: «J'ai côtoyé cet homme-là». /PSA

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