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Novak Djokovic prend le pouvoir

02 juil. 2011, 12:18

Novak Djokovic n'a pas commis deux fois la même erreur. Battu en demi-finale de Roland-Garros par un génial Federer, le Serbe avait vu la place de numéro un mondial lui filer sous le nez. Hier, son bras n'a pas tremblé contre Jo-Wilfried Tsonga (7-6, 6-2, 6-7, 6-3). Un succès propre, net, qui ne souffre aucune discussion. Imprévisible, le Français n'avait pas les armes suffisantes pour rééditer son exploit de mercredi face à Federer. Parfois virevoltant, souvent accrocheur, «Jo» n'a pu que constater la force de frappe adverse. Etre bon ne suffit plus à ce niveau-là, il faut toucher à l'excellence. «Il a joué sur un nuage, il était partout, la balle revenait toujours. Actuellement, c'est le meilleur joueur de la planète», estimait le Manceau.

Oui, Novak Djokovic fut époustouflant dans cette demi-finale. Très affûté, il ne manqua presque rien (13 fautes directes seulement). Un monstre du fond de court, au service et même à la volée. Légèrement bousculé en début de partie (3-5), il remit rapidement les pendules à l'heure, s'adjugeant les deux premières manches et menant 4-2 dans le 3e set. Moment choisi par Tsonga pour tenter son va-tout, jeter ses dernières cartouches dans l'âpre combat. Un effort récompensé. Le Tricolore recolla aux baskets du Serbe et empocha la 3e manche au jeu décisif, non sans avoir sauvé deux balles de match. La suite? Le Français retomba dans ses travers, avec un break offert d'entrée de 4e set.

Novak Djokovic en profita pour boucler la bonne affaire en 3 h 07' et se hisser sur la dernière marche où il affrontera Rafael Nadal dimanche à 15 heures. Coup double même puisque le voilà désormais assuré de prendre les commandes du classement ATP lundi, lui qui ne comptait que 65 points de retard sur le Majorquin. Ainsi, il deviendra le 25e numéro un mondial depuis le système de classement (1973). Mieux, il détrônera le binôme Nadal-Federer pour la première fois depuis 2004. «C'est dur de trouver des mots pour exprimer mon émotion. Des milliers d'images ont défilé dans ma tête. J'ai pensé à mon enfance, à ma carrière, ma famille. Devenir numéro un et atteindre la finale de ton tournoi préféré, c'est quelque chose d'immense, le rêve de toute une vie», savourait le joueur de Belgrade qui disputera sa première finale à Londres.

Amplement mérité pour celui qui n'a perdu qu'un match depuis le début de l'année, en cinquante duels. Il n'y a pas de hasard. Le peuple serbe tenait déjà un champion, il a désormais son héros. Un héros qui n'a pas hésité à s'agenouiller pour embrasser le gazon londonien. Un geste fort, l'aboutissement d'une carrière débutée à 6 ans dans les montagnes du nord du Kosovo. A Kapaonic, plus précisément, station de ski perchée à 2000 mètres d'altitude. Le petit Novak découvre le tennis, alors que les sports nationaux sont le basket et le foot. Qu'importe, la passion ne le quittera plus. «J'ai toujours voulu être un champion. Dès mon plus jeune âge, j'ai dit que je voulais devenir numéro un mondial.»

Les années suivantes, rompues à une discipline de fer, ne feront que confirmer cette volonté de conquête. Début 2008, «Nole» clame même haut et fort son désir de briller au firmament de la planète tennis, après son succès à l'Open d'Australie. Beaucoup le qualifieront d'arrogant. Trois ans plus tard, le Serbe apporte une réponse cinglante sur le terrain. C'était hier, à Wimbledon, dans son tournoi préféré, devant son clan.

Une finale de géants

Mais pour que le conte de fée soit vraiment parfait, il faudra écarter Rafael Nadal, un autre champion des temps modernes. Hier, l'Espagnol a brisé le rêve de tout un peuple, en dominant un Andy Murray fébrile, en quatre sets (5-7, 6-2, 6-3, 6-4). Ce n'est pas encore cette année que l'Ecossais, trois fois demi-finaliste à Church Road, découvrira les joies de l'ultime affrontement. Le Royaume se consolera avec une finale dans le tableau junior. Liam Broady, 17 ans, se mesure en effet aujourd'hui à l'Australien Saville. Mais surtout, il y aura un choc de géants dimanche, entre les deux meilleurs joueurs du monde. Djokovic-Nadal, on ne pouvait rêver mieux pour conclure la quinzaine en toute beauté. «Cette année, j'ai perdu quatre fois contre lui. Alors oui, j'ai un peu la pression pour cette finale. Tout ce que je sais, c'est que ce sera un grand moment de tennis», prévient le tenant du titre.

«Rafa» a déjà perdu sa place de numéro un, il ne lâchera pas un deuxième bien comme ça.

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