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Novak Djokovic fait tourner les têtes

Trois jours après avoir éliminé Roger Federer, le Serbe Novak Djokovic réussit une nouvelle démonstration en finale face à l'Ecossais Andy Murray. Certains le voient déjà No 2 mondial.

31 janv. 2011, 11:13

Hier matin, lorsqu'il a poussé la porte de son cinq-étoiles réfrigéré et que l'air pulsé du four australien lui a brûlé le visage, sans doute quelques pensées négatives ont-elles pollué l'esprit de Novak Djokovic (ATP 3). Le thermomètre affichait 35 degrés au réveil - il grimpera jusqu'à 40 dans l'après-midi - et le Serbe, dont les voies respiratoires sont vite obstruées, supporte mal la chaleur, cause de bon nombre d'abandons par le passé. Et une coche supplémentaire, une, dans la colonne d'Andy Murray (ATP 4), qui avait les faveurs des pronostics.

Brad Gilbert, ancien entraîneur d'André Agassi et de l'Ecossais, cinq minutes avant le début de la finale: «Leur jeu est passablement similaire, mais Murray a un petit avantage car il est le plus agressif des deux.» Brad Gilbert, peu après la fin d'un bras de fer conclu 6-4 6-2 6-3 en 2h39 par Djokovic: «Djoko remportera un autre tournoi du Grand Chelem et sera No 2 à la fin de l'année.» Patrick McEnroe, ancien capitaine de l'équipe américaine de Coupe Davis: «Il peut même viser la première place.»

La démonstration de «Nole» fait tourner les têtes. Elle est la preuve que son succès en demi-finale trois jours plus tôt face à Roger Federer était plus qu'un coup d'un soir. Djokovic, qui n'a perdu qu'un set en sept matches à Melbourne, était bien le meilleur joueur de cet Open d'Australie, dont il avait déjà levé le trophée en 2008. De là à se comparer avec Nadal et Federer, il y a un pas que le Serbe n'entend pas franchir. «Rafa et Roger restent les deux meilleurs joueurs du monde. Il n'y a pas de doute là-dessus. Point barre. Je ne pouvais mieux commencer 2011 et vais puiser beaucoup de confiance et de motivation dans ce titre. Je ne sais pas ce qui va arriver à l'avenir, mais une chose est sûre: je ne veux pas m'arrêter là.»

Djokovic a les moyens tennistiques pour être le troisième larron de la foire. Plus qu'un perfectionniste à la technique sans failles - son service, très irrégulier, est aujourd'hui une arme -, il est un athlète indestructible. «C'est le meilleur défenseur que j'ai jamais vu, sur court en dur en tout cas», insiste Jim Courier, vainqueur à Melbourne en 1992 et 1993. «Difficile de le déborder», souffle un Murray proche du dégoût.

N'allez pas chercher les raisons de ce jeu de jambes exemplaire dans les semelles «spéciales» qu'il a pris soin d'enlever avant de jeter ses chaussures dans les tribunes: Djokovic est un homme dont le talent n'empêche pas le travail. «Je ne suis pas le même joueur qu'il y a trois ans. J'ai progressé dans tous les domaines. C'est le fruit d'un dur labeur. Simplement», commente-t-il.

La différence est aussi mentale. Il y a peu, le jeune homme de 23 ans voyageait encore avec deux entraîneurs: Marjan Vajda, qu'il a conservé, et Todd Martin, que papa lui avait adjoint mais que le fiston a viré. «L'année passée, des problèmes d'ordre privé ont influé sur mon jeu», reconnaît-il. «Mais depuis juillet dernier, je parviens à faire la part des choses.» Des problèmes privés? Ceux liés à son père, Srdjan, qui a brigué en vain la présidence de la Fédération serbe de tennis, et dont le raffut n'a pas manqué de semer la zizanie au pays? Djokovic junior ne pipera mot...

Le Serbe, qui est, avec Federer (16), Nadal (9) et Hewitt (2), l'un des quatre joueurs encore en activité à avoir remporté plus d'un Grand Chelem, ne compte plus que 85 points de retard sur le Bâlois. La chasse à l'homme est lancée. «Laissez-moi d'abord prendre du repos», souffle-t-il. «Parce que depuis la finale de la Coupe Davis, je n'ai pas eu un jour pour moi.» La rançon de la gloire. Selon certains, Djokovic devra s'y habituer. /PSA

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