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Ne pas enterrer trop vite Roger Federer

La défaite du Bâlois à Melbourne ne signifie pas forcément que son temps est révolu, quoi qu’en dise John McEnroe. Thomas Enqvist et Henri Leconte ne sont pas de l’avis de l’Américain.

22 janv. 2019, 00:01
/ Màj. le 22 janv. 2019 à 08:15
epa07303030 Roger Federer of Switzerland leaves a press conference after being defeated in his round four men's singles match against Stefanos Tsitsipas of Greece at the Australian Open Grand Slam tennis tournament in Melbourne, Australia, 20 January 2019.  EPA/DAVID CROSLING AUSTRALIA AND NEW ZEALAND OUT AUSTRALIA TENNIS AUSTRALIAN OPEN GRAND SLAM

Melbourne Park était encore sous le choc hier de l’élimination de Roger Federer. Battu en quatre sets par Stefanos Tsitsipas dimanche soir dans un «thriller» que l’Open d’Australie propose souvent pour le plus grand bonheur du public, le Bâlois était bien sûr au centre de toutes les conversations. Avec une seule interrogation: son temps est-il révolu?

A l’antenne de Channel 9, le diffuseur du tournoi, John McEnroe n’hésitait pas, ainsi, à annoncer enfin la relève de la garde pour décrire la portée du succès de Stefanos Tsitsipas. «J’aime bien John McEnroe, mais cela fait dix ans qu’il l’évoque», glisse Roger Federer toujours aussi «sensible» dès que le sujet de son déclin revient sur la table.

La conviction d’Enqvist

Rafael Nadal, Novak Djokovic et lui ont gagné 51 des 60 derniers titres du Grand Chelem. Prétendre comme John McEnroe que les trois hommes, même s’ils sont respectivement âgés de 32, 31 et 37 ans, doivent passer aujourd’hui la main à la nouvelle génération, c’est aller un peu vite en besogne, estime le Maître.

D’autres anciens joueurs tiennent un discours bien plus mesuré que celui de «Big Mac». «Roger Federer peut encore gagner un titre du Grand Chelem. J’en suis convaincu», assure un Thomas Enqvist qui fut son «bourreau» en 2000 en finale des Swiss Indoors de Bâle. «La victoire dimanche soir était largement à sa portée. Il y a eu, bien sûr, son déchet incroyable sur les balles de break. Et il y a eu, surtout, en face de lui un joueur qui a cru dès les premiers échanges en ses chances. Et, faites-moi confiance, ils ne sont pas nombreux les joueurs aussi jeunes que Tsitsipas à aborder une rencontre contre Roger Federer avec une telle rage de vaincre.»

Capitaine-adjoint du Team Europe au côté de Björn Borg, Thomas Enqvist côtoie à nouveau Roger Federer dans le cadre de la Laver Cup. «Même s’il est devenu la légende des légendes de notre sport, Roger n’a pas changé. Il se comporte avec moi comme il se comportait il y a bientôt vingt ans. Je vois bien que l’amour qu’il nourrit pour le tennis est toujours aussi immense. Qu’il a la même fraîcheur, la même envie de jouer. Qu’il a toujours le sourire XXL sur son visage. Qu’il veille toujours à bâtir un calendrier cohérent. Même s’il vient, pour la première fois depuis seize ans, de disputer trois tournois du Grand Chelem sans jouer une seule demi-finale, je ne suis pas du tout inquiet pour lui!»

Encore plus offensif

«On vieillit tous un jour», glisse pour sa part Henri Leconte qui, sous son masque d’amuseur public, demeure l’un des plus fins connaisseurs d’un jeu pour lequel il cultive lui aussi une passion sans limite. Pour le héros de la finale 1991 de la Coupe Davis, Roger Federer doit jouer de manière encore plus offensive pour avoir une chance de cueillir un 21e titre du Grand Chelem. «Roger ne peut plus se tenir debout sur la table de ping-pong. C’est-à-dire qu’il ne peut plus rester coller à sa ligne de fond et jouer en demi-volée», dit-il. «Un joueur comme Tstitsipas ou Alexander Zverev lors de la demi-finale du dernier Masters n’ont cessé de l’agresser. Et dès qu’il doit reculer, Roger se retrouve très vite dans le dur.»

Comme français et amoureux du tennis, Henri Leconte salue le retour annoncé de Roger Federer à Roland-Garros. «Bien évidemment, on peut penser à une tournée d’adieux même si je crois qu’il jouera encore jusqu’aux Jeux de Tokyo 2020», lâche «Riton». «Mais Roger Federer est également quelqu’un de très orgueilleux. Il ne se présentera jamais à Paris sans être dans un état de forme décent. Et il a compris que revenir sur la terre battue peut lui donner le coffre nécessaire pour Wimbledon. L’an dernier, la coupure qu’il s’était accordée entre sa défaite d’entrée à Miami et les trois coups de la saison sur gazon fut bien trop longue. Il a reconnu son erreur. Il ne la commettra plus.»

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