Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Murray - Djokovic la finale des insoumis

Murray et Djokovic, qui s'affronteront demain pour le titre à l'Open d'Australie (9h30, TSR2), n'ont jamais accepté la domination de Federer et Nadal. Quitte à paraître arrogants.

29 janv. 2011, 06:49

Vainqueur 4-6 7-6 6-1 7-6 de David Ferrer (ATP 7), Andy Murray (ATP 5) disputera demain sa troisième finale du Grand Chelem. Il défiera Novak Djokovic (ATP 3), un insoumis. Comme lui.

«Nous avions 13 ans lorsque nous nous sommes affrontés pour la première fois», se souvient Murray. «C'était au tournoi des Petits As, à Tarbes, et j'avais gagné 6-0 6-1. ça n'a pas duré. A 15 ans, il était meilleur que moi.» Aussi prometteurs l'un que l'autre, les deux adolescents décidaient de suivre des chemins différents. Quand Djokovic intégrait l'académie de Niki Pilic, en Allemagne, le jeune Ecossais choisissait de s'endurcir sur la terre battue espagnole. Pour faire comme un certain «Rafa», qui lui faisait de l'ombre. Déjà.

«Nous nous sommes perdus de vue, mais sommes entrés dans le top 100 à peu près au même moment. Nos liens se sont resserrés depuis», confie le Serbe. Et Murray d'ajouter: «Nous nous entraînons souvent ensemble. Quatre ou cinq fois déjà depuis le début de l'Open d'Australie. C'est un bon copain.»

Enfants de bonne famille, Djokovic et Murray ont un point autrement plus significatif en commun: quitte à paraître arrogants, ils n'ont jamais accepté la domination de Nadal et Federer, qui se sont partagé 21 des 23 derniers tournois du Grand Chelem. En 2007, à Melbourne déjà, le Serbe emmenait la meute des jeunes loups. Face caméra, il promettait de trancher la gorge du Bâlois qui, agacé, ne lui laissait que dix jeux. Loin d'être découragé, Djokovic tenait sa revanche une année plus tard, année où il remportait le tournoi. Le «Djoker» était né, garçon facétieux et charismatique, loin du roquet qui avait la fâcheuse tendance à exploiter les nombreuses zones grises du règlement pour ne pas perdre.

Le No 3 mondial semble avoir encore pris une dimension supplémentaire depuis la finale de la Coupe Davis, remportée début décembre chez lui, à Belgrade. «Je n'ai pas eu beaucoup de vacances, mais cette victoire m'a donné énormément de confiance. Depuis, je suis sur une belle lancée», admet-il.

Le caractère d'Andy Murray est moins affirmé, qui préfère se taire ou lâcher des banalités. «Parce qu'à l'heure de l'internet, un seul mot suffit pour mettre le feu.» Propulsé «star» par défaut, l'Ecossais, seul joueur britannique classé parmi les 200 premiers mondiaux, a appris à se protéger et à garder la tête froide en toutes circonstances, ce que l'on peut objectivement considérer comme une qualité quand, comme lui, on est l'une des cibles préférées des tabloïds.

Wimbledon? Un enfer. Melbourne, loin du méridien de Greenwich, n'est pas un paradis pour autant, les journalistes de la Reine étant les plus nombreux en salle de presse. Nadal était à peine éliminé qu'ils titraient déjà: «Voie libre pour Andy». Et lorsque, 24 heures plus tard, Federer chutait à son tour, Murray n'avait plus droit à l'erreur, forcément. Le Bâlois n'est-il pas celui qui, en finale de l'US Open 2008 et ici même l'an passé, avait à chaque fois cueilli le chardon écossais?

Murray et Djokovic sont nés à huit jours d'intervalle. Ils ont 23 ans. Demain, l'un pourra enfin confirmer son succès australien de 2008. L'autre ouvrir son palmarès, pour enfin succéder à Fred Perry, dernier Britannique vainqueur en Grand Chelem. En 1936. /PSA

Votre publicité ici avec IMPACT_medias