Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Monfils, ce héros

Jouer Gaël Monfils (No 11) à Roland-Garros n'est pas un cadeau. Roger Federer (2), qui avait battu le Français l'an dernier en demi-finale, le retrouvera cet après-midi un étage au-dessous (vers 16h) pour une revanche qui promet des étincelles. L'autre quart de finale opposera Juan Martin Del Potro (Arg-5) à Tommy Robredo (Esp-16).

03 juin 2009, 11:33

Roger Federer (27 ans), à qui Roland-Garros se refuse depuis quatre ans par la faute de Nadal, a une occasion en or d'inscrire enfin le tournoi parisien à son palmarès, en égalant au passage le record de victoires en Grand Chelem (14) de Pete Sampras. Pour cela, le Bâlois doit remporter ses trois derniers matches, ce qui n'est pas... gagné. La pression sera aussi énorme - Nadal out, il n'ose pas perdre - que la motivation de ses adversaires. Les survivants veulent tous transformer le couac du Majorquin en aubaine.

Le premier obstacle est un grand échallas de 1m93 pratiquant un tennis de pantin désarticulé terriblement efficace. Avec ses échasses et ses bras à rallonge, Gaël Monfils (22 ans) ramène les balles impossibles par chariots. «C'est le meilleur athlète que nous ayons jamais vu», confirme Andy Roddick, qui s'est pris une tôle en huitième (6-4 6-2 6-3) alors qu'il n'avait pas encore été breaké dans le tournoi. «Quand je suis en forme, la couverture du terrain fait partie de mon jeu», renvoie la «Monf».

Et pourtant, en forme, il n'est pas. Une inflammation du tendon rotulien a failli lui faire crier pouce avant le tournoi. «Je crève de mal, mais sur le terrain, je n'y pense plus.» Le Français suit une intense cryothérapie faite de glace et de Zamar, une machine en forme de botte qui envoie du froid. «Je fais des soins tout le temps, ça m'aide à rester dans ma bulle.» Monfils n'est pas le garnement que l'on croit (lire ci-dessous). Il grandit, évolue, progresse, forcément à grands pas, avec des guitares pareilles. Et son registre tennistique bien à lui est aussi complet qu'un camping de la Côte d'Azur au mois d'août.

Le Nyonnais d'adoption est le dernier enfant de la patrie dont le jour de gloire peut arriver, alors que l'Hexagone attend un successeur à Yannick Noah depuis 1983. «Je sais que les gens aiment Federer, mais j'espère qu'ils seront un peu plus pour moi», souffle-t-il. «Le soutien du public me donne des ailes. Ça va être un grand match. J'espère être prêt, j'ai une belle revanche à prendre.»

Roger Federer mène 4-0 dans les confrontations directes. Il n'a perdu qu'un set sur dix, l'an dernier en demi-finale (6-2 5-7 6-3 7-5), mais a passé 3h41' de plus sur les courts que son jeune rival. «Gaël est up and down, dans le jeu comme dans l'attitude, on ne sait jamais quel joueur on aura en face», observe le No 2 mondial. José Acasuso et Tommy Haas disent la même chose du Bâlois, mais Monfils, lui, ne veut pas entendre parler d'un Federer en demi-teinte. «J'ai suivi la fin de son match contre Haas, mais le gars qui m'a dit d'allumer la télé aurait mieux fait de ne pas m'appeler. Je n'ai vu que des coups gagnants, c'était monstrueux. Il l'a défoncé. Oui, ça va être un grand match!» /PTU

Votre publicité ici avec IMPACT_medias