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Le Royaume est en émoi

01 juil. 2011, 10:48

La presse britannique n'a d'yeux que pour Andy Murray. Ce n'est pas nouveau. Hier, les quotidiens anglais se sont régalés, multipliant les louanges pour saluer la «perf» de leur chouchou écossais.

En quart, celui-ci a facilement écarté l'Espagnol Lopez (6-3, 6-4, 6-4). De quoi se mettre définitivement tout le Royaume dans la poche. «Le rêve est toujours permis», s'extasiait «The Independent». «Un fabuleux Murray en demi», surenchérissait le «Daily Mail», tout en précisant que le joueur de Dunblane avait désormais les moyens d'aller jusqu'au bout. Et même de faire vaciller Nadal aujourd'hui sur le court Central. La Grande-Bretagne attend un titre du Grand Chelem chez les hommes depuis Fred Perry, en 1936 (US Open). Elle compte plus que jamais sur son «Scottish» pour effacer cette longue disette. Suite à l'élimination de Federer, le prestigieux «Times» titrait d'ailleurs «un génie de moins pour Murray».

Ali... Tsonga

Oui, la surprise était également de mise dans les médias, avec le revers inattendu du Suisse face à un Tsonga en état de grâce. Comme si un séisme s'était abattu sur l'All England Lawn Tennis and Croquet Club. Alors que tout le monde pensait retrouver les «quatre Fantastiques» en demi-finale, le numéro 3 mondial a craqué. Une première défaite à Wimbledon contre un Français. «Ali Tsonga a mis le Boss k.-o. avec son punch ravageur», titrait le «Daily Mail», comparant le Manceau au boxeur américain Mohammed Ali. Il y a effectivement un air de ressemblance plutôt… frappant.

Les avis sont unanimes et dithyrambiques au sujet de la prestation du Français. Cette fois, l'extraterrestre était bien dans l'autre camp. «Tsonga n'avait plus flotté de manière aussi convaincante depuis 2008 et sa finale à l'Open d'Australie. On aurait dit à la fois la grâce d'un papillon et la piqûre vicieuse d'une abeille», imageait Mike Dickson dans le «Daily Mail». «Tsonga l'aventureux a eu les nerfs assez solides pour faire perdre sa foi à Federer», estimait pour sa part «The Independent».

On ne le répétera peut-être jamais assez, le Français a sans doute livré le plus beau match de sa vie. Du moins l'un des plus aboutis. Cela dit, les interrogations se tournent avant tout du côté du battu. Federer qui trébuche et c'est tout de suite l'incompréhension générale, presque l'affolement. Comme si le «Maître» du gazon n'avait pas le droit de perdre avant les demi-finales. «ça n'était pas censé arriver. Pas ici, pas à Wimbledon. Et pourtant le Divin est devenu mortel», écrit Jonathan Liew dans les colonnes du «Daily Telegraph». Dans le «Guardian», Richard Williams évoque un déclin irréversible. «Le temps n'attend même plus les légendes. Après dix-huit mois sans remporter le moindre Grand Chelem et à bientôt trente ans, Federer est sur une pente glissante.» Tout en relevant qu'un «Federer à son meilleur niveau aurait trouvé le chemin de la victoire contre Tsonga» ou même que «le Federer 2011 aurait sûrement perdu en trois ou quatre sets contre le Federer de 2006.»

Un titre se mérite

Mats Wilander, consultant pour l'«Equipe», va même plus loin. L'ancien champion suédois ne comprend tout simplement pas l'attitude du Bâlois. «Pour moi, Federer n'a rien montré, rien tenté dans ce match. Je suis très étonné qu'il n'ait pas été plus créatif, plus offensif. (…) On ne peut pas se permettre d'attendre qu'on vous donne un titre du Grand Chelem (…). Il n'est pas un «winner» en ce moment.»

Les experts ne sont pas tous aussi sévères. Plusieurs rappellent que la défaite de 2010 contre Berdych, aussi en quart de finale, avait fait naître de vives inquiétudes.

Et le Suisse s'était relevé, revenant même plus fort à Roland Garros où il fut notamment génial en demi-finale, contre Djokovic. «Cela ne me surprendrait pas de le voir remporter l'US Open», s'aventure Mark Hodgkinson dans le «Daily Telegraph», tout en espérant que Federer reviendra plus solide l'année prochaine pour égaler le record de Sampras (7 succès à Londres). Les meilleurs encouragements sont signés Boris Becker, triple vainqueur à Wimbledon: «Tsonga-Federer, c'était un vrai match de gazon, comme on n'en avait plus vu depuis de nombreuses années. On avait deux guerriers sur le terrain. Après, il fallait un perdant. Malgré la défaite, Federer reste un champion hors norme.»

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