Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le rêve insulaire brisé

Roger Federer défiera demain Andy... Roddick en finale de Wimbledon. Stupeur à Londres, Murray ne sera pas cette année le successeur de Fred Perry, dernier sujet de sa Majesté à avoir remporté le tournoi, en 1936.

04 juil. 2009, 10:16

On ne sait pas comment Roger Federer a accueilli la nouvelle, mais on a senti l'onde de choc qui a frappé, secoué tout le Royaume, de Brighton à Glasgow, des vertes allées de Wimbledon aux assourdissants pubs de Picadilly. L'édition 2009 de Wimbledon ne consacrera pas Andy Murray, pourtant proclamé sauveur de la nation depuis son succès acquis au Queen's il y a trois semaines.

Hier soir, à 18h44, heure de Londres, Andy Roddick a brisé le rêve de tout le peuple britannique. Un Andy en cachait un autre et c'est le rebondissant américain qui défiera, pour la troisième fois de sa carrière, Roger Federer en finale du tournoi de Wimbledon, demain, à 14h (15h en Suisse).

Et cette image fera le tour du monde. Andy Roddick, presque gêné, aux bords des larmes, a lâché un «I am sorry! (réd: je suis désolé)» à ce central abasourdi, qui tombait des nues devant l'impensable issue de cette deuxième demi-finale.

Déjà égratigné par le Vaudois Stanislas Wawrinka lundi, Andy Murray a montré ses limites cette semaine. Sur un gazon qui aime consacrer les joueurs qui prennent des initiatives, l'Ecossais est resté à carreau. Le crocodile texan n'a rien volé. Le serveur le plus rapide du circuit a rendu une copie bien plus engagée que celle de son adversaire. Car Andy Murray est passé à côté de son match, il faut bien l'admettre. Avec un premier service, en dedans, avec un jeu bien trop passif pour espérer contrer un Roddick qui revit, que l'on dit aussi percutant que le millésime 2003.

«Je ne crois pas avoir été si passif, je n'ai pas l'impression d'avoir fait un mauvais match. J'ai essayé de bien utiliser mon slice. Bon, il a eu de bons services, de bonnes volées», lâchait le vaincu du jour. Même si l'homme, savant défenseur sur un court, s'épanouit quand il se retrouve en difficulté, il n'avait assurément pas les épaules assez solides pour bousculer A-Rod, vainqueur finalement en quatre sets, 6-4 4-6 7-6 7-6.

«Vous n'arrivez pas de nouveau en finale de Wimbledon par accident. J'ai mis du temps, mais ce fut certainement un long processus», se réjouissait Andy Roddick (27 ans fin août).

Désenchanté, Andy Murray, 22 ans, se relèvera. «Je suis convaincu que je peux remporter un tournoi du Grand Chelem, où que ce soit. Je me donnerai encore toutes les chances pour y parvenir. Ça reste un tournoi qui m'a beaucoup appris.» Et voilà que l'autre Andy, le Texan, retrouve une place en finale. Où il croisera le fer avec Roger Federer. Les deux hommes se sont déjà affrontés à vingt reprises et le Suisse n'a subi que deux revers. Ce qui plante le décor. Sur gazon, Federer a dominé Roddick à trois reprises en demi-finale (2003) et en finale (2004, 2005).

Si Andy Murray a manqué son rendez-vous avec l'histoire, Roger Federer n'a jamais tremblé pour affoler de nouvelles séries de chiffres. Dans le désordre, pour l'apéritif, on dira juste que le Suisse disputera sa septième finale consécutive à Wimbledon, qu'il reste cette saison sur 18 victoires consécutives. Et que la victoire contre Tommy Haas sonnait son 50e succès à Wimbledon. «Je ne connais même pas tous les records en jeu et c'est peut-être mieux ainsi», rappellera le grand favori à la succession de Rafael Nadal. /RKO

Votre publicité ici avec IMPACT_medias