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"Il n'y a aucune raison que Stan ne gagne pas d'autre Grand Chelem"

L'entraîneur de Stanislas Wawrinka, Magnus Norman, s'est montré confiant pour la suite de la carrière de son protégé. "Il n'y a aucune raison que Stan ne gagne pas d'autre Grand Chelem", affirme le Suédois. Interview.

19 mai 2014, 11:13
Stanislas Wawrinka of Switzerland celebrates winning a point against David Ferrer of Spain, during their semifinal match of the Monte Carlo Tennis Masters tournament in Monaco, Saturday April 19, 2014. Wawrinka won 6-1, 7-6. (AP Photo/Claude Paris)

Entraîneur de Stanislas Wawrinka, Magnus Norman s'est confié, 24 heures avant que le Vaudois ne s'incline au 3e tour à Rome où il était légèrement diminué par une douleur au dos.

Roland-Garros commencera le 25 mai. Qu'attendez-vous de Stanislas dans ce tournoi?

"Je ne m'attends pas à ce qu'il gagne le titre. Comme toujours avant un Grand Chelem, j'espère avant tout qu'il survive à la première semaine. Il sera en tout cas prêt pour ce tournoi, qu'il abordera en confiance."

Il n'affrontera pas de tête de série avant le 3e tour. Y a-t-il des joueurs à craindre particulièrement pour les deux premiers tours?

"Dominic Thiem! Il a battu Stan à Madrid, et posséderait donc un petit avantage psychologique. Il y a d'autres très bons joueurs dont il faudrait se méfier. Mais de toute manière, je préfère que Stan ait un tirage compliqué. Il a toujours mieux réussi en Grand Chelem lorsque c'était le cas."

Peut-il néanmoins espérer conquérir le titre?

"Rafael Nadal demeure le grand favori. Novak Djokovic sera son principal rival. Et Stan arrive juste derrière. Il est l'un des rares outsiders capables de s'imposer. Il l'a prouvé en Australie. Il peut le refaire, même s'il n'y a aucune garantie."

Rafael Nadal ne s'est pourtant pas montré très convaincant depuis le début de la saison sur terre battue...

"Il reste au-dessus du lot lorsqu'on joue au meilleur des cinq sets sur terre battue. Il sera très difficile à battre. Il n'a pour ainsi dire jamais perdu à Roland-Garros (réd: il était diminué par des douleurs au genou en 2009, année où il avait subi sa seule défaite à Paris en 8e de finale face à Robin Söderling, entraîné par Magnus Norman à l'époque). Il n'est pas imbattable sur cette surface. Ses adversaires l'ont senti."

La victoire fêtée par Stanislas en finale de l'Open d'Australie face à Nadal a-t-elle donc également changé la donne pour les autres rivaux du Majorquin?

"Sans doute. De manière générale, les joueurs considéraient comme acquise la domination des membres du Big Four (réd: Nadal, Djokovic, Roger Federer et Andy Murray) dans les grands tournois. Ils partaient souvent battus d'avance. Stan a démontré à tous que ces quatre joueurs n'étaient pas imbattables. Encore faut-il être capable de passer à l'acte."

Vous vous occupez de Stanislas depuis un peu plus d'une année. Y a-t-il un domaine dans lequel ses progrès ont été les plus spectaculaires?

"Non. C'est la somme de nombreux petits détails. Stan travaillait dur depuis de nombreuses années déjà lorsque notre collaboration a commencé. Il a toujours été très professionnel dans son approche du tennis de compétition. Techniquement, c'est en coup droit que ses progrès sont les plus marquants. Sa marge par rapport au filet est désormais plus grande, et il a désormais plus confiance en ses moyens sur ce coup. Vous savez, Stan a toujours eu une frappe de balle incroyable. Il est un très, très, très bon joueur de tennis, que j'ai toujours aimé voir jouer. Il a désormais le courage d'aller de l'avant, de provoquer la chance en allant plus souvent au filet. C'est ce qui fait la différence."

Dans quels domaines peut-il encore progresser?

"Tous. Nous cherchons d'ailleurs chaque jour le moyen de développer son jeu. Nous travaillons actuellement beaucoup sur son retour et sa volée, mais aussi sur son service et son coup droit. Ce qui est génial, c'est que nous aimons partager toute cette phase de préparation. Stan aime travailler, et il a faim de matches et de victoires. Il en veut plus."

Voyez-vous des limites dans son potentiel?

"Non. Stan est capable de gagner encore de nombreux titres. Il a la volonté de s'améliorer sans cesse, et sait qui plus est parfaitement gérer son calendrier. Peut-il gagner un autre titre majeur? Pourquoi pas? Il n'y a aucune raison que Stan ne gagne pas d'autre Grand Chelem."

Stanislas avait atteint son premier quart de finale de Grand Chelem en 2010 à New York, et il semblait déjà proche du niveau qui est désormais le sien. Pourquoi son avènement n'a-t-il pas été plus rapide?

"C'est dur à dire. Je ne le suivais pas particulièrement à l'époque, car je m'occupais de Robin Söderling. Mais j'avais remarqué son grand potentiel. J'avais aussi pu constater qu'il était parfois trop gentil sur le court. Il lui manquait l'instinct du tueur. Il est toujours quelqu'un de très gentil (rires), mais en match il est désormais un tueur."

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris chez lui depuis le début de votre collaboration?

"Son humilité. En fait cela ne m'a pas surpris, mais c'est vraiment l'une de ses grandes qualités. Il s'occupe sans cesse des personnes de son entourage, et c'est génial de bosser avec quelqu'un comme ça. Ce qui m'a en revanche vraiment surpris, c'est la façon avec laquelle il a digéré sa victoire à l'Open d'Australie. Ce qu'il a fait en Coupe Davis face au Kazakhstan puis à Monte-Carlo (réd: où il a conquis le titre), c'est remarquable."

Il a pourtant connu une mauvaise passe en mars, avec des prestations décevantes à Indian Wells et à Miami (élimination en 8e de finale à chaque fois). Avez-vous craint qu'il ne soit pas capable de retrouver son niveau de jeu de l'Open d'Australie?

"Non! Son niveau de jeu n'avait pas baissé. Il n'était simplement pas prêt sur le plan mental pour Indian Wells et Miami. Mais nous avons beaucoup discuté. La Coupe Davis l'a énormément aidé. Il a remporté un match crucial (réd: égalisant à 2-2 avant que Roger Federer n'apporte le point de la victoire face au Kazakhstan), alors qu'il n'a pas été bon pendant ce week-end. Il s'est ôté beaucoup de pression grâce à ce succès."

Certains joueurs estiment qu'ils auraient plus mérité de remporter un premier titre majeur que lui. Pourquoi était-ce son heure à Melbourne?

"Moi aussi, j'estimais mériter de gagner un Grand Chelem (réd: Magnus Norman avait atteint la 2e place mondiale en 2000)! Mais il n'y a aucune place pour le mérite. Stan a +juste+ été capable de le faire. C'est aussi simple que cela."

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