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«Gagner des Grands Chelems est devenu difficile»

20 juin 2011, 09:26

Voix calme, casquette vissée sur le crâne, mental gonflé à bloc, Roger Federer semble à la fois serein et décontracté à quelques heures de débuter sa quinzaine londonienne. Revigoré même, après un étincelant parcours à Roland-Garros. En conférence de presse, celui-ci a d'ailleurs volontiers plaisanté avec l'assistance, tout en rappelant l'importance des jours à venir. Entretien avant son entrée en lice demain contre le Kazakh Mikhail Kukushkin (ATP 60).

Roger Federer, vous n'avez disputé aucun match officiel sur gazon. Est-ce un gros handicap?

Ce n'est en tout cas pas un avantage. Mais le plus important pour moi était de récupérer de ma blessure aux adducteurs. Cette semaine de repos m'a fait le plus grand bien. J'ai aussi effectué de la physiothérapie. Je dirai que je suis pratiquement remis à 100% et donc prêt pour Wimbledon. D'ailleurs, j'ai compensé cette absence de match par un entraînement sur herbe soutenu.

Justement, comment s'est passée la transition terre battue-gazon?

Plutôt bien. Jouer sur l'herbe, c'est naturel pour moi. Après dix minutes d'entraînement, je me sentais déjà à l'aise. Le plus dur à gérer se situe au niveau physique. Sur gazon, tu peux glisser et te blesser assez facilement, surtout si comme moi tu as déjà des problèmes aux adducteurs.

Sur le plan mental, comment vous sentez-vous?

Bien, très bien même. Depuis une année, je joue bien. J'ai réalisé une excellente fin de saison 2010 et j'ai bien commencé la suivante. Même si je n'ai pas été extraordinaire à Monaco (ndlr: éliminé en quart par Melzer) et Rome (ndlr: battu par Gasquet en 8e). Dans l'ensemble, je n'ai pas livré de matchs catastrophiques depuis le début de l'année. Je suis satisfait de mon jeu actuel et encore plus de ce que j'ai montré à Paris, avec cette incroyable demi-finale face à Novak Djokovic. Donc oui, la confiance est là. Dans les trois derniers tournois du Grand Chelem, j'ai eu mes chances.

La tâche s'annonce pourtant rude cette année. Peut-être encore plus que par le passé?

Tous les joueurs du top 4 sont à l'aise sur l'herbe, ce qui n'a pas toujours été le cas ces dernières années. Nadal, on le sait, est très fort sur terre battue, mais aussi sur gazon, ce qu'il nous montre chaque année un peu plus. Murray possède un jeu fait pour l'herbe et Djokovic court après une première grosse «perf» ici. Au vu de son incroyable première partie de saison, je me méfie particulièrement de lui. Remporter des Grands Chelems est devenu de plus en plus difficile. Mais je vais en regagner tôt ou tard, en tout cas je travaille dur pour cet objectif. En espérant que cela paie à Wimbledon déjà.

Si vous jouez comme à Paris, vous avez les moyens de passer l'obstacle Djokovic et de viser même le titre.

Bien sûr. Personne n'est imbattable, pas même Djokovic. Je sais que je peux le surprendre sur n'importe quelle surface et je n'ai pas eu besoin de cette victoire à Paris pour m'en convaincre. D'ailleurs, je pense être encore plus en confiance qu'à Roland-Garros.

L'an passé, vous aviez eu du mal à rentrer dans le tournoi.

J'ai failli connaître l'élimination au premier tour (ndlr: il était mené deux sets à rien contre le Colombien Falla). J'ai eu de la chance de passer, car je me suis montré trop passif, pas assez sûr dans mes coups. J'ai heureusement su élever le niveau de mon jeu par la suite et ai notamment eu des opportunités en quart contre Berdych. Je n'ai d'ailleurs plus connu de telles frayeurs dans un premier tour de Grand Chelem. Ce qui me réconforte.

Si vous fermez les yeux et pensez fort à Wimbledon, quelle image vous vient en tête?

Le moment où je soulève le trophée. C'est l'émotion la plus forte que je puisse ressentir ici. Je n'espère qu'une chose: pouvoir le faire cette année.

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