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Federer toutes griffes dehors

Trop fort pour Stanislas Wawrinka, c'est un Roger Federer conquérant qui défiera, demain, Novak Djokovic en demi-finale de l'Open d'Australie. Le Serbe a un jour pour aiguiser ses passings.

26 janv. 2011, 09:32

Sur le court central de Melbourne Park, Roger Federer (ATP 2) et Stanislas Wawrinka (ATP 19) ont joué à «chat». Dans le rôle du prédateur, le plus âgé des deux Suisses, toutes griffes dehors. Dans celui de la proie, un Vaudois qui espérait profiter du premier quart de finale 100% suisse en Grand Chelem de l'histoire pour créer la surprise. L'expérience des grands rendez-vous, la «patte» du Bâlois mais aussi l'ascendant psychologique qu'exerce Federer sur son compatriote ont décidé d'une rencontre à sens unique (6-1 6-3 6-3). Après 1h47', la souris Wawrinka était déjà de retour dans son trou...

«J'ai abordé ce match contre Stan différemment de ce qu'ont pu faire Monfils ou Roddick lors des tours précédents», se félicite Federer. «J'ai bien lu son service et pu attaquer ses deuxièmes balles pour écourter les échanges.»

Attaquer: le terme est choisi. En effet, depuis le début de sa collaboration avec l'Américain Paul Annacone, en juillet dernier, le Bâlois est résolument plus offensif. «Après mon élimination à Wimbledon, Paul est venu en Suisse où nous avons bien pu travailler. Mes résultats en sont la preuve (réd: 4 titres pour un bilan de 45 victoires et 4 défaites). La confiance aidant, je prends aussi davantage de risques. Mais ce n'est pas comme si je n'avais fait que pousser la balle jusqu'à aujourd'hui», précise-t-il. «Avec Seve (réd: Severin Lüthi, son deuxième entraîneur), on a toujours su que, un jour ou l'autre, j'allais devoir passer par là: être plus agressif.» Il y a comme de la résignation dans la dernière phrase du Bâlois.

Lorsque, en 1998, il fait ses premiers pas sur le circuit, le jeune «Rodgeur» est un serveur-volleyeur comme il n'y en a plus beaucoup. C'est notamment au filet qu'il signe, trois ans plus tard, le premier de ses exploits, en battant Sampras sur le célèbre gazon londonien. La retraite d'André Agassi marque la fin des «dinosaures». Roger Federer doit partager son bac à sable avec des enfants de son âge. Lleyton Hewitt, Marat Safin, Andy Roddick ou encore David Nalbandian, autant de «contemporains» dont il finit par prendre la mesure. Mais du fond du court, sans même avoir à passer par la case «filet».

Arrive Rafael Nadal, son coup droit giclant et sa couverture de terrain à nulle autre pareille. D'abord simple «terrien», l'Espagnol se transforme vite en un «extraterrestre» capable de gagner sur toutes les surfaces. Federer doit réagir. Il le fait tardivement au goût de certains. «Parce que ça marche, pourquoi changer? Parfois, le succès engendre un certain confort», avoue-t-il. «J'ai toujours essayé d'emprunter des chemins différents. Mais ça ne réussit pas toujours.»

«Parce qu'il défend bien et qu'il est parfaitement préparé physiquement, Roger Federer a longtemps été le plus fort du fond du court», ajoute Paul Annacone. «On ne peut pas lui reprocher d'avoir continué dans cette filière, puisque les résultats étaient au bout. C'est un homme orgueilleux qui a longtemps voulu s'étalonner sur les points forts de ses adversaires, Rafael Nadal y compris. On peut le regretter. Mais on ne doit surtout pas le condamner pour ça.»

Aujourd'hui, Federer est plus conquérant que jamais. Novak Djokovic (ATP 3) est prévenu. Avant la demi-finale de demain (dans la matinée en Suisse), il reste un jour au Serbe pour aiguiser ses passings. /PSA

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