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Federer toujours vivant

Roger Federer se dirigeait vers un succès aisé quand sa «bête noire» se fit plus animale que jamais. Sa qualification en cinq sets (6-2 6-3 4-6 4-6 6-3) face au Français Gilles Simon n'en est que plus belle. Le Belge Xavier Malisse l'attend au troisième tour de l'Open d'Australie.

20 janv. 2011, 12:15

Les 15 000 spectateurs de la Rod Laver Arena sont décidément gâtés lors des «night session». Après la bataille de 4h53' la veille entre Hewitt et Nalbandian, ils ont eu droit à un duel électrique entre Roger Federer (ATP 2) et Gilles Simon (ATP 34) hier. Le Suisse et le Français se sont renvoyé la balle pendant 3 heures et 13 minutes durant cinq sets. Le Bâlois en est sorti vainqueur sur sa cinquième balle de match (6-2 6-3 4-6 4-6 6-3). Ouf!

«Bête noire, bête noire... Il faut plus que deux défaites pour définir si, oui ou non, Simon est ma bête noire», bougonnait Roger Federer deux jours plus tôt. Le No 2 mondial était moins péremptoire hier, lui qui n'a plus perdu avant le troisième tour d'un Grand Chelem depuis Roland Garros 2003 (défaite contre le Péruvien Luis Horna). Le sang du Bâlois n'a fait qu'un tour quand, dans une clameur indescriptible, le Français montra les crocs et serra le poing après être revenu à deux manches partout.

«Simon sait tout faire. Plus vite tu joues et mieux il te contre. C'est vraiment un gars dangereux, qui n'a pas été No 6 mondial (réd: en janvier 2009) et qui n'a pas aussi battu Nadal par hasard», rappelle Roger Federer, qui retrouvait tout son courage et un peu de son allant offensif au début de la dernière ligne droite, avant de mettre les deux - fragiles - genoux du Niçois à terre. Il était passé minuit en Australie!

«Je suis encore vivant. Inquiet, je l'ai été. Mais je savais que la victoire était dans ma raquette. C'est moi qui faisais le jeu et, normalement, j'aime ça. Gagner de la sorte m'a appris beaucoup de choses que je vais pouvoir utiliser pour la suite du tournoi.»

L'homme aux 16 victoires en Grand Chelem, qui retrouvera demain le Belge Xavier Malisse (ATP 45), battu par Wawrinka à Chennai, a retenu des leçons. Lesquelles? Il a d'abord fait preuve d'une grande solidité mentale. Car aussi expérimenté soit-il, le trentenaire qu'il sera en août prochain n'est pas un habitué des marathons en cinq sets. Huit seulement en Australie.

Les plus anciens se souviendront encore d'une défaite épique face à Hewitt en Coupe Davis, toujours «down under». «J'ai déjà connu des rencontres aussi difficiles, mais je les ai souvent remportées en quatre manches», précise-t-il, la main sur sa cuisse gauche peut-être endolorie.

«Il y a un peu de fatigue, normal, mais je suis très content de la manière dont j'ai bougé sur le court. Physiquement ça va bien.» Voilà pour le deuxième enseignement, que sa victime du jour avait tiré quelques minutes auparavant déjà. «Aucun joueur n'est aussi rapide que Federer. Au début, je jouais bien. Mais même quand je le faisais courir et que je lui décochais un coup le long de la ligne, il me renvoyait un avion croisé. Il était tout bonnement monstrueux, mais je n'ai pas paniqué. Quelque part, il jouait tellement bien qu'il a réussi à me libérer», sourit Gilles Simon.

Le Français avoue avoir atteint les limites de ses possibilités. «Je ne peux pas mieux taper», prévient-il. «La différence entre lui et les autres, c'est qu'il arrive à encore monter son niveau d'un cran alors que je suis déjà à bloc.»

Le compliment est réel. Il vient de la bouche de Gilles Simon, 34e mondial. Pas de Nadal. /PSA

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