On est quand même bien à Bâle, non? Stanislas Wawrinka ne peut nier l'évidence après cette semaine de compétition qui le propulse, pour la deuxième fois de sa carrière, dans le dernier carré des Swiss Indoors. Cerise sur le gâteau, le joueur vaudois offrira aujourd'hui avec Roger Federer, vainqueur express dans la soirée d'Andy Roddick, une demi-finale nationale.
Après avoir boudé l'épreuve l'an passé et préféré s'aligner à Valence, le Vaudois revient à ses premières amours. Le numéro 19 mondial a certes bénéficié d'un tableau allégé pour tracer sa route après le forfait d'Andy Murray, mais ses succès face à Dodig, Haase et Mayer affirment un renouveau. Hier, il a dynamité l'Allemand en 64 minutes de jeu (6-2 6-2). «Je bouge bien sur le court. Il y a des jours comme ça. J'ai su être très agressif dans mes coups. Et quand j'ai mis la pression, il a baissé la tête», se félicitait-il.
Pas tout seul
Sans entraîneur depuis sa séparation d'avec son entraîneur Peter Lundgren au sortir de l'US Open, «Cela ne me pose aucun problème», Stanislas Wawrinka est pourtant loin d'être isolé à Saint-Jacques. Le capitaine de l'équipe de Suisse de Coupe Davis, Severin Lüthi, est aux premières loges à Bâle. Des conseils qui comptent. A quelques mètres, sa fille Alexia et la mère de cette dernière, Ilham, apportent un autre soutien au joueur de Saint-Barthélémy.
Le retour de Stanislas Wawrinka dans les travées de Saint-Jacques est donc plutôt remarqué! «Je me sens bien et je ne me prends pas la tête. Je suis heureux. Cette place en demi-finale peut vous paraître banale, mais, moi, je veux réellement en profiter. Je joue en Suisse, devant mes amis, ma famille. Que demandez de plus?»
«Federer est le plus fort»
Eh bien, justement, ce «plus» est cette demi-finale face à Roger Federer. Le numéro quatre bâlois a remporté neuf de leurs dix confrontations, dont les sept dernières, ne laissant qu'une manche au Vaudois. Alors, Stanislas Wawrinka nourrit-il un réel complexe face au Bâlois? «C'est la réalité. Roger Federer est plus fort que moi. Je n'arrive plus à trouver les solutions face à lui. A chaque fois que je l'affronte ces derniers temps, il trouve toujours le moyen de m'étouffer. Son jeu me dérange», répond le Vaudois.
C'est la troisième fois que Roger Federer retrouve un compatriote sur la piste de Bâle. Le numéro quatre mondial avait déjà dominé Marco Chiudinelli (demi-finale 2009), 7-6 6-3 mais aussi Marc Rosset (premier tour 2003), 6-1 6-3. «Un Suisse sera en finale dimanche, c'est une bonne nouvelle. Et je suis heureux de revoir Stanislas jouer aussi bien. Il n'y a pas de secrets entre nous. Ce match en Suisse sera unique», répond celui qui a dominé une nouvelle fois, hier, un Andy Roddick complaisant (6-3 6-2).
«Ma carrière, les Jeux, la Coupe Davis: moi, je sens bien l'année 2012.» C'est Roger Federer qui dit ça? Non, non, c'est bien un Wawrinka enjoué, joueur, qui affirme n'avoir pas dit son dernier mot... en 2011.
On verra ça tout à l'heure.