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Federer n'a «plus rien à prouver»

Au sortir d'une nuit blanche, détendu sans être reposé, Roger Federer est revenu sur son premier triomphe à Roland-Garros, hier matin à Paris. Il a parlé de la fête, de ses proches, de sa fierté, et bien sûr de Wimbledon, son tournoi préféré.

09 juin 2009, 11:49

A force, l'habitude est devenue tradition. Roger Federer a rencontré la presse hier matin, au lendemain de son premier sacre à Roland-Garros, son 14e titre en Grand Chelem. Rendez-vous à 10h15 à l'hôtel Parc Hyatt, au 5 rue de la Paix, la Paradeplatz du Monopoly parisien, à deux pas de la place Vendôme et de ses boutiques de luxe étalant d'autres joyaux.

Le Bâlois arrive vers 11h, après un ultime crochet par CNN. Jean's troué, polo blanc, rasé de près, détendu sans être tout à fait reposé. La nuit a été courte. «Je suis rentré du stade vers 22h et j'ai fêté ma victoire avec une soixantaine d'amis. On a bien mangé, bu du champagne et du bon vin. Cela m'a fait du bien de partager ce moment avec mes proches. J'étais resté isolé dans ma chambre avant la finale. J'en avais marre d'entendre tout le monde me dire que c'était mon année. C'était positif, mais dur à supporter.» La soirée, elle, fut aussi difficile à conclure que son bras-de-fer face à Söderling. «J'ai essayé d'aller me coucher vers 4h30, mais trop d'images tournaient dans ma tête. Et puis j'avais assez dormi les nuits précédentes, c'était bon de voir du monde.»

La fiesta a commencé juste après la finale, dans l'intimité d'un vestiaire messieurs exceptionnellement ouvert aux dames. «Ma mère était très émue», souffle Roger Federer. «Ma femme Mirka était plus relax, elle a l'habitude. On a fait quelques photos rigolotes.» Deux bouchons de champagne ont sauté, mais Robert, le papa, n'a pas tendu sa flûte. Malade, il n'a vu dimanche que l'échauffement de son fils. «Il n'était pas bien, je lui ai dit d'aller se coucher, il a regardé le match à la TV. On ne s'est vu que le soir, lui sous ses couvertures et moi avec ma coupe, c'était marrant.»

Cette Coupe des Mousquetaires, justement, trône sur la droite du champion. «Ce trophée, je ne le connais pas bien, je ne le vois pas tous les jours chez moi», sourit-il. «Mais les organisateurs m'ont fait une fleur et j'ai pu le garder avec moi cette nuit. Normalement, cela ne se fait pas, je suis un privilégié. Le vainqueur ne reçoit qu'un modèle réduit, mais je vais demander pour avoir une coupe en taille réelle. J'ai travaillé dur, je la mérite en entier!» Si le public du Central a beaucoup vibré, le portable du Suisse aussi. «Je n'avais jamais reçu autant de messages. Tous ceux qui ont mon numéro m'ont écrit, c'était incroyable.» Dans cette volée gagnante de SMS, les félicitations de Pete Sampras, de Tiger Woods et des potes de Coupe Davis. «Cela m'a touché. Ils savent tous ce que ce titre à Paris représente pour moi.»

Dimanche soir, le No 2 mondial, pourtant blindé en matière de triomphe, affirmait qu'il lui faudrait quelques tours d'horloge pour réaliser la portée de son exploit. Une nuit blanche, à voir, c'était trop court. «J'ai le sentiment que c'était un grand moment», souffle simplement le Bâlois. «D'anciens champions m'ont contacté, m'ont dit que remporter ce 14e titre en Grand Chelem (réd: il égale le record de Sampras) lors du dernier qui me manquait est extraordinaire. Je n'ai pas joué le tennis de ma vie, mais j'ai bien joué à chaque fois que c'était nécessaire. Je sens bien que j'ai marqué l'histoire, j'en ressens une grande fierté, mais ce n'est qu'après avoir revu les joueurs, parlé avec eux, pris du recul, que je pourrai mesurer ce que j'ai accompli.»

Roger Federer devait décider hier soir ou ce matin de sa participation cette semaine au tournoi de Halle. «Ce sera selon le feeling de l'instant!» Un forfait signifierait aucun match joué sur gazon avant Wimbledon. «Exactement, je n'ai aucun problème avec ça!» /PTU

VIDEO:
Réactions neuchâteloises au centre de tennis de Colombier, au lendemain de cette victoire historique. Certains ne cachent pas qu'ils ont eu les larmes devant leur petit écran. /ts

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