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Federer et l'année de toutes les émotions

Début avril, ils n'étaient pas nombreux à pronostiquer pareil revirement dans la saison du meilleur joueur du monde.

06 juil. 2009, 11:17

L'achèvement de sa course contre le record de Pete Sampras était apprêté, attendu depuis deux années. Il est survenu hier après ce quinzième titre conquis, est-ce vraiment un hasard?, sur son gazon de Wimbledon. Il tombe surtout après un printemps 2009 où incertitudes et pépins sportifs ont pour la première fois fait vaciller le monument Federer.

Vaincu d'abord par Andy Murray en demi-finale à Doha pour son premier tournoi de l'année 2009, Roger Federer ratera le coche en finale à Melbourne, notamment dans un cinquième set qu'il laissera totalement aux mains de Rafael Nadal. Lequel levait les bras pour la première fois en Australie. «J'ai toujours dit que Nadal gagnerait plus de tournois du Grand Chelem que Federer et, maintenant qu'il a gagné Wimbledon et l'Open d'Australie, il a plus de chances de réussir le Grand Chelem que Federer n'en a de gagner Roland-Garros», avait analysé Mats Wilander dans sa chronique dans le journal L'Equipe, au lendemain du tournoi de Melbourne.

La succession du «maître» était annoncée et les événements successifs ne pouvaient donner tort au champion suédois. De ces larmes tombées sur le sol de Melbourne après sa défaite, succédaient d'abord une raquette brisée sous le soleil de Miami, puis une défaite forte en symboles contre son pote Stanislas Wawrinka à Monte-Carlo. Le monde du tennis devenait circonspect, presque inquiet. Début avril, le destin de Roger Federer se cherchait un nouveau chemin. Entre-temps, sa compagne de longue date, Mirka, et lui avaient annoncé la grossesse de madame, puis le couple s'était marié à Bâle. En tapinois.

Ces chamboulements privés inscrits dans sa carrière, Roger Federer se relevait là où on l'attendait le moins. «Ce n'est pas comme si j'étais tombé au-delà de la 100e place mon¬diale. J'avais des problèmes à régler, mais parfois les gens ne vous laissent pas le temps de souffler», expliquera-t-il plus tard.

C'est donc sur la terre madrilène, dans la patrie de Rafael Nadal, que le joueur bâlois se réhabilitait. Djokovic et Federer se mettaient à deux pour terrasser le monstre de Manacor. Le Serbe avait épuisé l'Espagnol le samedi en demi-finale, le Suisse l'avait achevé le lendemain en finale. «Ça m'a donné ce petit plus qu'il me manquait», soufflait le Suisse, qui mettait fin à près de deux ans sans succès dans un Masters Series.

Puis vient la libération de Paris. D'abord le grand week-end de Pentecôte, peut-être le plus extraterrestre de l'année. Le dimanche, sur le central de Roland-Garros, Robin Söderling terrassait Rafael Nadal, invaincu à Paris. La veille, Novak Djokovic tombait face à l'Allemand Philipp Kohlschreiber. Federer, lui, s'en sortait mieux. Le lundi, il renversait une situation que l'on croyait inextricable contre l'Allemand Tommy Haas. La terre avait tourné.

Et Roger Federer, délivré, enfin titré sur la terre ocre parisienne, pouvait se lancer sur le chemin d'un nouveau titre dans son jardin londonien. Tout tracé. A deux jours du tournoi, Rafael Nadal abandonnait son titre. A deux jours de la finale, Andy Murray n'était plus à la hauteur.

Et hier, au terme de ce match dramatique, Andy Roddick, pour la quatrième fois à Londres, subissait la loi de Roger Federer. Qui récupérait du coup sa casquette de numéro un mondial à l'ATP, artifice technique permettant de désigner le joueur plus régulier de ses 52 semaines. Qui l'eut cru il y a trois mois? /RKO

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