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Silvan Zurbriggen décontracté

Silvan Zurbriggen aborde le slalom du jour avec une décontraction de médaillé de bronze olympique. Cette ultime épreuve de ski alpin sera le rendez-vous des grands battus. Les Autrichiens risquent de prendre une déculottée inédite depuis 1948.

27 févr. 2010, 08:57

Le ciel de Whistler a retrouvé son côté pleurnichard. C'est triste des Jeux olympiques qui se terminent sous la flotte. «Ce n'est pas grave, le soleil maintenant est dans mon cœur», lâche doucement Silvan Zurbriggen. Le médaillé de bronze du supercombiné prend le contre-pied de la pluie. Il ne veut pas descendre de son nuage et sera l'un des gars à suivre aujourd'hui en slalom (première manche à 19h, deuxième manche 22h45).

Cette dernière épreuve de ski alpin sera la sortie de classe des grands battus. Les Autrichiens font leurs têtes de cancres. L'actuel zéro pointé tranche avec les huit médailles glanées il y a quatre ans à Turin. Benjamin Raich (champion en titre), Reinfried Herbst (2e), Manfred Pranger et Marcel Hirscher sont attendus au contour du virage court par tout un pays en colère. Ils restent parmi les meilleurs spécialistes du monde. Sauront-ils maîtriser la pression et éviter une débâcle inédite depuis 1948, date du vrai début du ski alpin aux Jeux olympiques?

Silvan Zurbriggen a mieux dormi que les Aigles. «Je le vois réussir un truc», confie Bertrand Dubuis, son entraîneur. «Sa médaille l'a mentalement relâché et a décuplé sa confiance. Il m'a dit tu sais, j'ai déjà réussi une très belle saison. Tout ce qui vient maintenant est du bonus. Il sait que s'il parvient à mettre bout à bout tout ce qu'il sait faire, il peut être devant en slalom.» Ses deuxièmes places à Alta Badia et Schladming ne sont pas des mauvais souvenirs non plus.

Le Valaisan de Savièse ne s'emballe pas. Il sait le slalom gourmand en victimes de marque. «Silvan sera prêt. Mais bien malin qui peut dire que lui ou un autre fera une médaille à coup sûr», souffle-t-il. «Les places quatre et cinq n'intéressent personne aux JO. Tout le monde va prendre un maximum de risques.» Seul un vague portrait-robot désigne le futur champion. «Celui qui réussira à faire deux manches sans faute en ayant pris des risques calculés, mais des risques quand même.»

Silvan Zurbriggen a des arguments de poids. «Il est méticuleux, concentré et prépare bien ses événements», assure Betrand Dubuis. «Les kilomètres parcourus sont également un avantage. Pendant des années, il n'a fait que du slalom. Enfin, il a su transformer sa corpulence - les slalomeurs aujourd'hui sont petits et minces - en point positif. Dans les murs et sur la glace, sa carrure et sa position sur les skis lui permettent d'être terriblement stable.» Un petit manque d'explosivité figure dans l'autre colonne du bilan. «Oui, mais attention à ne pas vouloir en faire trop, 95 kilos ça va réagir aussi, surtout avec ces skis courts et taillés qui éjectent les skieurs à la moindre erreur. Il faut trouver un juste milieu.»

On parlait plus haut de pente et de glace. Or la piste de Creekside n'est ni raide ni bleue comme la banquise. «Ce que Silvan n'aime pas, c'est les départs à plat. Ici un petit mur permet de prendre le rythme. Et une fois lancé, il est capable d'aller très vite», coupe le Saviésan. «Le revêtement mou ne sera pas un problème. On s'est bien entraîné, souvent seul, en traçant des parcours spécifiques dans toutes les conditions de neige. On est prêt avec les différents réglages du matériel.»

Survient un dernier adversaire bien connu. «On l'a vu lors du slalom du supercombiné, Silvan est souvent son concurrent le plus dangereux», admet Bertrand Dubuis. «Avec la fatalité. C'est une course d'un jour et la chance jouera un rôle aussi.» /PTU

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