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Martin Rufener répond sèchement à ses chefs

Alors que la direction de Swiss-Ski reproche à Martin Rufener d'avoir été trop gourmand au moment de renégocier son contrat, l'entraîneur en chef donne sa version des faits. Et il s'insurge des procédés de sa hiérarchie dans cette affaire.

05 janv. 2011, 04:15

Dans un entretien accordé à la «Basler Zeitung», le Bernois Martin Rufener s'insurge notamment des déclarations du président de Swiss-Ski Urs Lehmann au sujet de son salaire, qu'il a dévoilé et chiffré à 250 000 francs par an. «C'est un affront», s'emporte Martin Rufener, «mais ce qui est encore plus dommageable, c'est d'avoir donné un faux montant. Je ne gagne pas 250 000 francs, comme j'ai pu le lire dans les médias.»

Le Bernois entre à son tour dans les détails. «Je gagne annuellement 223 000 francs et si nous avions conclu un nouvel accord, j'aurais perçu 243 000 francs.» Une somme qu'il estime être totalement justifiée. «Il y a sept ans, j'ai commencé avec un salaire de 180 000 francs. Quand je regarde quel a été notre développement sportif, je ne pense pas que l'augmentation soit exagérée.»

Le directoire de Swiss-Ski a, ces derniers jours, mis la rupture entre Rufener et la fédération sur le compte de la gourmandise. Ainsi, le directeur Andreas Wenger a déclaré dernièrement à la radio DRS que «Rufener a privilégié l'argent et non le cœur», relate le «Blick» d'hier.

L'entraîneur en chef depuis 2004 donne une autre version pour expliquer ce divorce qui secoue le paysage du ski helvétique et qui occupe une place très importante dans les médias alémaniques depuis le 30 décembre, date de l'annonce du départ de Rufener à la fin de la saison. «L'été dernier, j'ai demandé à Swiss-Ski que la situation soit clarifiée fin octobre. Le 10 décembre, j'ai dû m'activer car je ne pouvais pas faire attendre mon futur employeur (réd: la compagnie d'aviation Swiss Jet, Rufener est pilote d'hélicoptère) plus longtemps.»

Si les deux parties s'étaient entendues sur une augmentation de salaire, le Bernois ne voulait pas que la fédération diminue de six à trois mois son délai en cas de licenciement. Point sur lequel Swiss-Ski n'a pas voulu céder. «J'ai eu l'impression que l'on ne voulait pas vraiment me garder», estime encore Martin Rufener, qui assure que ses adjoints ont été «choqués» par cette annonce qu'ils ne «voulaient pas croire». «Les athlètes étaient, eux, plus partagés», raconte-t-il encore. «C'est normal car, en tant que chef, j'ai dû faire des choix difficiles. Tous ne m'aiment pas.»

Outre cette question contractuelle, il se murmure en coulisse que Rufener était devenu trop puissant et trop présent dans les médias au goût de ses patrons. D'où le manque de volonté de Swiss-Ski de garder son entraîneur à succès...

Swiss-Ski a déjà commencé de chercher un successeur à Martin Rufener, grand artisan du renouveau du ski helvétique des dernières années. La fédération aurait approché Michael Bont, notamment ancien entraîneur des Suisses et de la Finlandaise Tanja Poutiainen. Figurant également parmi les papables, Thomas Stauffer, actuellement à la tête de l'équipe féminine allemande, a déclaré hier soir qu'il souhaitait rester en Allemagne. /si

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