Victorieuse fin octobre en géant à Sölden (Aut) et vendredi en descente à Beaver Creek, la fille de Comano a signé un rare triplé. Car si quelques skieuses ont déjà raflé trois courses de suite - la dernière en date étant Lindsey Vonn fin 2012 -, elles sont très peu nombreuses à y être parvenues dans trois disciplines différentes. Il faut ainsi remonter à janvier 1991 pour retrouver la trace d'un tel exploit, réussi à l'époque par l'Autrichienne Petra Kronberger (3 succès consécutifs en slalom, descente et super-G).
La série de Lara Gut est d'autant plus impressionnante que la Tessinoise s'est imposée les trois fois avec des écarts considérables. Samedi soir, ses dauphines autrichiennes Elisabeth Görgl et Anna Fenninger ont respectivement accusé 90 et 92 centièmes de retard. Une avance qu'elle a creusée tout au long du tracé avec une insolente facilité, taillant ses courbes comme aucune autre de ses concurrentes. Il faut dire que la Tessinoise a trouvé un terrain idéal sur la "Raptor", une piste qui sied parfaitement à ses qualités techniques et physiques.
Le triplé de Lara Gut pourrait même devenir quadruplé dimanche, si elle gagne aussi en géant dans la station du Colorado. Au vu de sa confiance actuelle, elle semble tout à fait capable de préserver son invincibilité. De quoi entrer davantage dans l'histoire, mais aussi de creuser des écarts au classement général de la Coupe du monde.
Solidement installée en tête, la Tessinoise refuse pour l'instant de s'exprimer sur la quête du grand globe de cristal. Mais elle va forcément devoir y penser si elle continue de dominer le circuit de la sorte. Et d'autant plus que ses plus sérieuses rivales ne sont pas au mieux, à l'image de Tina Maze (Sln) et Maria Höfl-Riesch (All), largement battues ces deux derniers jours à Beaver Creek, ou de Lindsey Vonn (EU), absente au Colorado en raison d'une blessure au genou.
Si Lara Gut a pu enchaîner sur la "Raptor", cela n'a pas été le cas du reste de l'équipe de Suisse. Les filles entraînées par Hans Flatscher avaient brillé vendredi en descente, mais elles sont restées plus discrètes en super-G. Dominique Gisin a certes décroché une encourageante 7e place, mais Fabienne Suter visait mieux que son 10e rang tandis que toutes les autres ont échoué beaucoup plus loin.