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Emilie seule au monde

De retour sur les pistes après presque un mois sans compétition, Emilie Aubry (20 ans) s'apprête à vivre ses premiers championnats du monde élites, dès lundi, à La Molina en Espagne. Avec une médaille de bronze chez les juniors et le 9e rang mondial, la Seelandaise espère bien jouer un rôle dans les finales.

13 janv. 2011, 11:54

«Le calendrier est bizarre en snowboard, note la spécialiste de boardercross. Les Mondiaux sont très tôt dans la saison, car c'est encore le début de saison à mes yeux. C'est comme si c'était ma première compétition puisque je suis retournée sur la neige lundi seulement depuis Telluride à la mi-décembre. Cela fait une longue absence, sans repère, presque un mois.»

Le téléphone collé entre l'oreille et le casque, Emilie Aubry dévale les pentes de Nendaz depuis lundi, début de sa préparation intensive pour les championnats du monde. «J'ai l'habitude de parler au téléphone comme ça», rigole-t-elle. Elle discutera tout de même plus longuement en fin de journée, alors qu'elle est au volant d'une voiture. Toujours en mouvement, la championne d'Ipsach.

Lorsqu'elle dit ne rien avoir fait entre Noël et Nouvel-An, Emilie Aubry veut surtout signaler qu'elle a laissé sa planche au repos. «Les conditions de neige étaient bonnes, mais il y a trop de monde en station», glisse la rideuse des grands espaces. Si elle n'a pas goûté à la neige, la multiple championne de Suisse a aligné les séances d'entraînement physique entre Marin et Bienne. Pendant trois semaines, elle a travaillé son explosivité quotidiennement: quelque 165 kilos sur les deux jambes à soulever trois fois, puis le même mouvement sans charge. «Il y a un an, je mettais 130 kilos à peine. L'exercice est pénible, mais je fais peu de répétitions. C'est vraiment du dynamisme que je recherche à cette période de la saison», précise l'athlète de 20 ans.

A Nendaz avec la délégation suisse, Emilie Aubry s'est entraînée avec les hommes, une Suissesse du ski-cross et une Américaine. Seule représentante désormais de l'équipe helvétique de boardercross, la Seelandaise bénéficie de toute l'attention du coach Harald Benselin. «Avoir d'autres filles autour de moi me permettrait d'avoir plus de repères, mais Sandra Frei était là cet automne et c'était un grand soutien. Elle sera de retour sur la neige à mi-février. Sinon, je profite de m'entraîner avec les hommes. C'est aussi une chance.»

Les départs de course ont été l'essentiel du travail cette semaine. Multiplier les prises d'élan sur 80 mètres, avec des variations de pente, des obstacles, seul ou à quatre, l'exercice visait à trouver la meilleure stratégie pour passer en tête du parcours d'entrée. «L'erreur que l'on fait souvent et que j'ai commise, par exemple lors l'épreuve de Coupe du monde à Telluride, est d'être trop agressive au départ, de trop attaquer en usant des carres. Au final, on perd en vitesse. L'idéal est de s'imaginer qu'on est seule et que seule la puissance avec les jambes compte.» Pénalisée par sa petite taille sur les départs plats, Emilie Aubry préfère les parcours techniques, ce qui ne sera pas le cas à La Molina.

Seule au départ, difficile de se le mettre en tête lorsqu'on sait que les leaders canadiennes telles que Dominique Maltais et Maëlle Ricker seront là pour succéder au palmarès à la Norvégienne Helene Olafsen, qui a devancé les Chaux-de-Fonnières Olivia Nobs et Mellie Francon en 2009 en Corée. /TBU

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