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«Cette victoire est inattendue, c'est ce qui la rend spéciale»

Passer en dix jours d'une table d'opération à la première marche d'un podium: telle est la prouesse signée par Carlo Janka, vainqueur samedi du géant de Kranjska Gora (Sln).

07 mars 2011, 10:32

Souffrant de troubles du rythme cardiaque (arythmie), Carlo Janka a été opéré le 23 février dans une clinique privée de Zurich. Effectuée de manière ambulatoire avec des sondes, l'intervention n'a pas été lourde. Reste que pour préparer une course, il y a mieux. Le Grison avait lui-même affirmé qu'il venait avant tout en Slovénie pour se tester. Autant dire que ses attentes ont été dépassées. Interview avec le coureur d'Obersaxen.

Carlo Janka, vous avez débarqué à Kranjska Gora quasiment comme un convalescent. Et vous voilà dans la peau du vainqueur. Que vous inspire ce succès?

Cette victoire est inattendue et c'est ce qui la rend si spéciale. Je suis très heureux de renouer avec le succès, d'autant plus que je vis une saison difficile (réd: quatre podiums jusqu'ici, mais aucune première place). Je suis surtout content de constater que les sensations sont les mêmes que par le passé.

Justement, vous avez été opéré du cœur il y a seulement dix jours. Comment vous sentez-vous?

Parfaitement. Avant et après la seconde manche, j'ai remarqué que j'étais en possession de toutes mes forces. Je ne m'étais pas encore senti aussi bien cet hiver lors d'une course. L'intervention chirurgicale constitue une bonne décision. Et pour l'instant, l'opération a été un succès total. Ce n'est toutefois qu'en fin de saison et après une phase complète de repos que l'on pourra véritablement évaluer la réussite de l'opération.

La Coupe du monde 2010-2011 est quasiment terminée. Avez-vous des regrets de ne pas avoir été opéré plus tôt?

Si on avait découvert plus rapidement l'origine de mes problèmes, on aurait réagi plus vite (réd: son arythmie a été diagnostiquée en décembre dernier). J'aurais alors peut-être pu viser le grand globe du classement général. Mais je ne veux pas regarder en arrière. Aujourd'hui, je suis heureux qu'on ait finalement trouvé une explication à mes ennuis et qu'il existe un moyen de me soigner. Je ne pensais toutefois pas que cela fonctionnerait dès la première course. Cela me ravit et me donne beaucoup d'envie pour les prochaines épreuves.

Ces derniers mois, vous êtes souvent apparu exténué, sans force. Est-il possible de chiffrer ce handicap?

Aux Mondiaux de Garmisch, on m'a dit que mes capacités physiques avaient été réduites de 20%, avant même que je prenne le départ. Franchement, je ne peux pas dire si cette valeur correspond à la réalité. Je suis certain d'une seule chose: je me suis senti vraiment très mal aux Mondiaux (réd: septième en géant et super-G, forfait en descente et supercombiné).

En course, vous portez désormais une ceinture qui permet de surveiller votre cœur. De quoi s'agit-il?

Cette ceinture comprend deux électrodes qui récoltent différentes données. Mon médecin peut ainsi recevoir les informations concernant mes pulsations. C'est avant tout un instrument de contrôle. Je pense que les résultats livrés pour la journée de samedi vont confirmer mes bonnes sensations.

Malgré cette victoire, vous n'êtes pas encore au sommet de votre forme. Cela fait maintenant deux saisons que votre préparation estivale est perturbée.

C'est vrai. J'ai besoin maintenant d'un été durant lequel je peux enfin m'entraîner comme je l'entends. Cela fait trop longtemps que je puise dans mes réserves.

Dans l'immédiat, quelle est la suite de votre programme?

Je pars mardi (réd: demain) à Kvitfjell (No). J'ai encore une chance de décrocher le globe de super-G. Pour moi, cela reste toutefois la discipline la plus difficile car elle est très imprévisible. Mais pour le moment, je savoure ma victoire en géant. En gagnant, j'ai consolidé ma place dans le top-7 mondial, ce qui est important pour pouvoir bénéficier de bons numéros de dossard. /si

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