Le Suisse Daniel Hubmann a conservé son titre sur la longue distance lors des Mondiaux de Miskolc. Les Neuchâtelois Baptiste Rollier et Marc Lauenstein ont pris respectivement les 10e et 12e rangs. «J'ai rêvé de ce doublé. J'ai réalisé une course parfaite. Dès l'échauffement, je me suis senti très fort», relevait le grand monsieur de ces joutes hongroises, médaillé dans toutes les disciplines (argent sur distance moyenne, bronze en sprint et or en relais).
Derrière la démonstration du Thurgovien, les autres Suisses n'ont pas vraiment tiré leur épingle du jeu. Montré du doigt, le champion du monde de 2007, Matthias Merz a terminé à une peu flatteuse 14e place. Du côté des Neuchâtelois, on attendait mieux de cette épreuve. Premier des deux à couper la ligne, Marc Lauenstein la trouvait un peu saumâtre. «Je suis désolé de ne pas avoir réalisé la course que j'espérais. Pourtant, le terrain me convenait», analysait-il. «J'aurais aimé avoir un bon feeling, ce qui ne fut pas le cas, dès le début, où je n'étais pas dans le rythme.» Baptiste Rollier se montrait moins perplexe. «J'ai réalisé une course relativement propre techniquement. Avec ce dixième rang, j'ai atteint l'objectif «normal» que je m'étais fixé.»
L'heure n'était pourtant pas à la fanfaronnade car tous deux avaient comme «objectif idéal» un top 6. Un rang qu'ils auraient pu décrocher selon l'entraîneur du groupe masculin. «Je suis un peu déçu de leurs prestations», lâchait sans ambages Thomas Bührer. Physiquement, ils avaient largement les moyens de leurs ambitions. Leur problème réside dans un manque de confiance en leurs capacités physiques. Quand on entame une course avec cet état d'esprit, on commet des petites erreurs. Je peux le comprendre, cela m'est aussi arrivé dans ma carrière (réd: il a été champion du monde longue distance en 2003), mais ça m'énerve un peu.»
Les deux Neuchâtelois derechef. «J'ai réalisé une bonne première moitié de course où je n'ai concédé qu'une minute et demie», relevait Baptiste Rollier. «Ensuite, je n'avais aucun problème à tenir le rythme de Thierry Gueorgiou (réd: 2e final, le Français, parti 2 minutes plus tard, l'a rattrapé), mais j'ai commis deux ou trois petites fautes et j'ai perdu le contact. Je n'ai ainsi pas pu profiter de l'effet de groupe (réd: l'Anglais Gristwood était également dans les parages). Ensuite, j'ai terminé seul, sur un bon rythme. Mais la fatigue a rendu ma fin de course un peu plus laborieuse techniquement.» «Je savais que de ne disputer qu'une seule course constituait un challenge. Mais j'ai aussi besoin de courses pour être dans le rythme», relevait Marc Lauenstein, dont la dernière compétition remonte à six semaines. «Je suis déçu, même si ce n'est pas un drame. Mais j'ai déjà été bien meilleur cette saison qu'aujourd'hui.»
Le mot de la fin à leur entraîneur: «Daniel Hubmann a prouvé que notre préparation physique était bonne. Marc et Baptiste se sont un peu détruits mentalement en n'étant pas convaincus de leurs possibilités. Et cet état d'esprit influence aussi la technique, qui demeure l'aspect le plus important.»
Confiance quand tu nous tiens... /EPE