Le canton de Neuchâtel accueillait, ce week-end, pour la première fois le championnat de Suisse par équipes espoirs et juniors. Au Pavillon des sports de La Chaux-de-Fonds, le Team Zurich a triomphé face aux tenants du titre vaudois, 10-8, dans une finale haletante. La sélection neuchâteloise n'a pas démérité.
En effet, il n'a manqué qu'un cheveu à Neuchâtel pour atteindre les demi-finales de la compétition. En phase de groupe, le suspense s'est maintenu jusqu'au bout pour décrocher l'une des deux places qualificatives. La troupe du coach Thomas Guilhen s'est inclinée par la plus petite des marges (8-10) face à une redoutable équipe fribourgeoise lors de cette ultime confrontation.
Une rencontre décisive que les Neuchâtelois ont dû aborder sans l'altaripienne Thaïs Orhant, blessée au pouce. «C'est dur de voir son équipe perdre et de ne rien pouvoir faire», soufflait-elle. D'autant plus que son absence a coûté deux points en catégorie +57kg. «Nous manquons de combattants dans les catégories extrêmes, c'est notre point faible», admettait Thomas Guilhen.
Après deux éditions dans lesquelles la formation neuchâteloise n'avait pas remporté la moindre rencontre, les judokas cantonaux ont décroché un probant cinquième rang final. «On a accroché Fribourg, c'est une bonne surprise», relevait le coach en guise de bilan. «Nous n'avons pas cru en nos chances contre Berne, c'est dommage. L'esprit d'équipe est excellent, nous avons sélectionné un groupe soudé et pas seulement des individualités.»
Isfendiar Piran vantait lui aussi les bienfaits de l'ambiance cantonale: «On était vraiment une bonne équipe, on s'est soutenu et, sur cette base, on ne peut que continuer d'avancer.» La bande est unie, à croire qu'elle s'est toujours côtoyée. «Non, on se connaît pas trop», coupe le judoka carquoie. «Il y avait des problèmes entre l'association et mon club, mais avec le nouveau comité, ça s'est arrangé.»
Président de ce nouveau comité, Pierre-Yves Baroni justifie ce renouveau par «un comité qui se connaît bien personnellement. Il devient alors plus facile de réunir tout le monde. L'esprit d'ouverture était important pour remettre les choses en place, les clubs nous ont fait confiance». Le résultat de cette politique de rapprochement se lit sur cette jeune équipe, soudée, qui ne cesse de monter. «L'ambiance est superbe, il se passe un truc», confirme Pierre-Yves Baroni. «Pour ces individus qui ne se voient pas chaque semaine, la force du coach à les unir a été primordiale.»
Pour cette première dans la région, le bilan de la manifestation est très positif. «La journée s'est bien passée», souriait Pierre-Yves Baroni. «Les gradins étaient garnis, nous n'avons connu aucune blessure grave et je n'ai reçu aucune remarque négative.»
Isfendiar Pirvan estimait, lui, que «c'était mieux organisé que l'année passée à Bâle». Propos confirmés par Thaïs Orhant: «C'est bien qu'il n'y ait pas eu trop d'attente, c'est souvent dur de patienter entre les combats. Le soutien du public était important.» Tous deux ont tiré de cette expérience une «impression très positive, malgré la déception de ne pas avoir atteint les demi-finales». /SEG