Dans le couloir de l'écurie du manège Finger, Lionel Corminboeuf savourait l'exploit réalisé quelques minutes plus tôt. D'autant plus pleinement qu'il n'avait pas mis son point d'honneur à gagner la Puissance du concours Finger. «Je m'étais inscrit avant tout pour le fun, l'adrénaline», soufflait le cavalier de Ménières, qui affectionne l'ambiance électrique de ce type d'épreuve. Lionel Corminboeuf n'est pourtant pas un habitué de l'exercice. «C'est ma deuxième Puissance après celle de Lignières cet été, où j'avais été huitième».
Le jeune écuyer fribourgeois devait son saut victorieux à d'autres atouts que l'expérience. «Ma jument a beaucoup de force et c'est une battante extraordinaire. Je sais que quelle que soit la hauteur, «Notre Histoire» ne s'arrêtera pas». Lionel Corminboeuf ajoutait toutefois qu'il n'aurait sûrement pas sauté au-delà des 1m90. «Elle n'a que huit ans, c'est encore jeune pour une Puissance. Je ne pense pas que je lui aurais demandé d'aller plus haut si j'avais eu le choix».
Il n'a pas été le seul à s'être fixé une limite. Deuxième ex-æquo avec Stéphane Finger, Joëlle Thiébaud avait décidé après le barrage des 1m80 qu'elle ne tenterait pas l'aventure au-delà des 1m90. «C'est la première année de concours pour «Walky Talky», il n'a que six ans!», expliquait l'écuyère d'Avenches, dont l'inscription à cette Puissance avait surtout un but pédagogique. «Je voyais cette épreuve comme un exercice faisant partie de la préparation du cheval. «Walky Talky» a tendance à trop se précipiter devant l'obstacle. Pour sauter un mur il faut un meilleur recul, et il l'a très bien réussi», se félicitait la cavalière.
Auteur de la même performance en faisant tomber une brique au passage des 1m90 sur «Jaloup de Prin»; le cheval qui l'avait mené à la victoire pendant deux années consécutives, Stéphane Finger ne sautait pas de joie. En concourant devant son public, le Chaux-de-Fonnier visait la première place. Il avait pourtant doublé ses chances avec «Salerno IV», mais contrairement à ce qu'il avait déclaré, il a préféré s'arrêter aux 1m80, franchis avec succès. «Il aurait pu aller plus haut, mais j'ai senti qu'il ne fallait pas le pousser». Déçu, il relativisait: «Comme dans les autres sports, le facteur chance entre en jeu. «Jaloup» avait aussi frôlé le mur du barrage d'avant, mais rien n'était tombé». Aussi, le cavalier du lieu préférait se concentrer sur d'autres victoires: «La Puissance a été un succès, les chutes étaient sans gravité, et le public était nombreux. Au fond, c'est ça le plus important!» /SSA