Stéphane Lambiel est repris par le virus de la compétition. Un an et quatre mois après avoir disputé sa dernière épreuve, le Valaisan (24 ans) annonce son grand retour en vue des Jeux de Vancouver en février.
Double champion du monde en 2005 et 2006, Lambiel s'était retiré en octobre 2008, sept mois après des Mondiaux de Göteborg décevants (5e). Il avait alors expliqué que des douleurs récurrentes aux adducteurs côté gauche l'empêchaient de s'entraîner sérieusement. Une certaine lassitude liée aux contraintes du nouveau système de notation était aussi perceptible.
«Aujourd'hui, les douleurs n'ont pas disparu, mais elles sont sous contrôle grâce à la physiothérapie», annonce Art on Ice, qui gère les intérêts du champion. Lambiel se déclare enthousiaste. «J'éprouve toujours une joie immense à patiner. Je me sens très bien, physiquement et mentalement, et je suis vraiment «chaud» à l'idée de relever encore une fois le défi des Jeux pour aller y chercher un résultat de premier ordre.»
Aux JO 2006 à Turin, le Valaisan avait décroché la médaille d'argent au terme d'une lutte intense mais aussi dramatique, en raison d'un genou gauche en compote et d'un refroidissement contracté quelques jours avant. Le titre était revenu au Russe Evgeny Plushenko, qui avait ensuite tiré sa révérence avant d'annoncer lui aussi son retour dernièrement. Ainsi, le public pourrait bien assister à Vancouver à une revanche au sommet entre les deux revenants, sans toutefois le champion du monde en titre, le Canadien Jeffrey Buttle, qui a raccroché.
«Je brûle à l'idée d'un nouveau duel» (avec Plushenko), prévient Lambiel. Le patineur de Saxon devra toutefois encore se qualifier. Comme la Suisse n'a pas de place assurée dans l'épreuve olympique masculine pour 2010, il devra décrocher son sésame en se classant dans les six premiers au Nebelhorn Trophy à Oberstdorf (All), du 24 au 27 septembre prochain. Swiss Olympic exige en outre qu'il atteigne au moins deux fois un score de 195 points minimum (son record personnel est de 239,10).
Comme s'il avait pressenti dès le début que son arrêt ne serait pas définitif, l'as des pirouettes ne s'était pas désengagé du programme de contrôle antidopage. Il n'a pas cessé de communiquer ses lieux de séjour, restant disponible pour les tests. Une précaution qui lui permet aujourd'hui de revenir sans devoir observer de délai.
De fait, Lambiel n'a jamais cessé de s'entraîner. Dans le cadre de ses nombreux galas ces derniers mois, il a continué à travailler la plupart des difficultés, y compris le quadruple boucle piqué, tant que ses adducteurs le lui permettaient.
L'artiste de la glace préparera son «come-back» avec son professeur de toujours Peter Grütter. /si