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L'irrésistible ascension

Avec l'arrivée de Miroslav Blazevic à Neuchâtel, Raphaël Nuzzolo est devenu un titulaire indiscutable. Ses excellentes prestations lui ont valu une prolongation de contrat. Il inaugurera donc le nouveau stade Raphaël Nuzzolo ou l'histoire d'un jeune qui monte. A Neuchâtel depuis cinq saisons, à 22 ans, le demi de couloir répond enfin à tous les espoirs placés en lui. «Il est promis à un avenir en équipe de Suisse», s'extasie même Miroslav Blazevic. Le Biennois ne se laisse pas décontenancer pas l'avalanche de compliments dont il fait l'objet. Malgré ses origines napolitaines (par son père), il ne manifeste pas l'exubérance caractéristique des Italiens du Sud. Mesuré dans ses réponses, la tête sur les épaules, il paraît par moments timide.

19 févr. 2006, 12:00

Son histoire explique peut-être cette attitude. Car si Nuzzolo - titularisé pour la première fois cette saison le 30 octobre face à Aarau - fait désormais partie des inamovibles en raison de prestations plus que convaincantes, il a déjà connu une grande désillusion pendant sa courte carrière. «J'ai été aligné face aux Argoviens en raison d'une suspension de Griffiths, se remémore-t-il. Puis l'Australien est parti avec son équipe nationale et le coach a continué à me faire confiance. Je suis évidemment flatté par les paroles de M. Blazevic, mais je suis parfaitement conscient que rien n'est acquis. Il faut être capable de s'imposer sur la longueur.»

Le jeune homme sait de quoi il parle. «Enfant prodige», il avait été repéré alors qu'il évoluait en M16 à Bienne. Deux ans plus tard, il changeait de lac. «A l'époque, il évoluait en attaque», se souvient Christophe Moulin, entraîneur des moins de 21 ans. «En raison de mon petit gabarit (réd: 1,74 m), précise Nuzzolo, j'ai cependant vite compris que je serais plus à l'aise sur un côté». Qu'il soit avant-centre, ailier ou demi de couloir, il attire très rapidement l'attention d'Alain Geiger. L'entraîneur valaisan l'intègre au cadre de la première équipe et Nuzzolo effectue ses débuts dans l'élite face à Wil. A 18 ans, il compte déjà quatre apparitions en LNA!

Le pacte

Mais le «happy end» est remis à plus tard. Claude Ryf remplace Geiger et renvoie Nuzzolo avec les «espoirs». cette période a visiblement marqué le jeune homme. «Elle a été difficile», lance-t-il laconique. Christophe Moulin qui l'entraînait alors en deuxième ligue interrégionale, est plus loquace. «J'avais parfaitement compris sa déception. Mais il traînait la jambe, ne s'engageait pas à fond. Je voyais un joueur talentueux dépérir et cela me faisait mal au coeur. Je l'ai alors mis face à ses responsabilités. «Soit tu continues de végéter jusqu'au terme de ton contrat, soit tu changes de club ou alors tu te ressaisis» lui ai-je dit.»

Les deux hommes ont noué un pacte: si Nuzzolo, s'investissait à fond dans le football, Moulin lui viendrait en aide. «Son attitude a changé du tout au tout et j'ai respecté ma part du marché», rappelle le technicien. Il fait part des progrès du jeune homme à Ryf, qui le reprend dans le cadre de la première équipe.

Le maintien comme un titre

En février 2004, nouveau changement aux commandes. René Lobello est le nouvel entraîneur de Xamax, vite rejoint par Christophe Moulin. La première titularisation en LNA de Nuzzolo approche. «Face à Saint-Gall, Alexandre Rey s'est blessé à l'échauffement et on a fait appel à moi», se souvient-il. La roue à définitivement tourné. Raphaël reste dans le groupe et figure dans le «onze» de base une nouvelle fois en fin de saison, face à ce Grasshopper qu'il retrouvera demain. «Pour la première fois, il avait été titularisé au sein d'un 3-5-3 dans le couloir droit», explique Moulin. L'histoire se répète...

Raphaël, qui a tout misé sur le football en sacrifiant ses études, a été récompensé de ses efforts. Il fera partie du contingent qui inaugurera le nouveau stade puisque son contrat a été prolongé jusqu'en juin 2008. «Je me sens désormais Neuchâtelois et je ne me vois pas évoluer ailleurs. Le club construit pour l'avenir.» Un futur qui doit absolument passer par le maintien. «La huitième place me rendrait presque aussi heureux qu'un titre de champion de Suisse». / ESA

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