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Ghislain Hebert, un pro de NHL qui découvre le hockey international

A 29 ans, Ghislain Hebert est le deuxième plus jeune arbitre principal à officier aujourd'hui dans la prestigieuse National Hockey League (NHL) nord-américaine. Invité à la Coupe Spengler, cet Acadien francophone suit en quelque sorte un stage de formation dédié aux pros du sifflet.

30 déc. 2010, 11:30

Trois ans que ça dure. Trois ans partagés entre les paillettes de la NHL et l'obscurité de sa petite sœur, l'American Hockey League (AHL). «Depuis que j'ai signé mon contrat professionnel, que je suis en formation, mon temps est partagé entre les deux ligues», confirme Ghislain Hebert avec un accent chantant de là-bas. «Au rythme de trois à quatre matches par semaine, ça fait beaucoup de voyages en avion!» En première classe, bien sûr.

En une saison, Ghislain Hebert dirige 80 parties de championnat régulier. «Avec les séries et les matches d'exhibition, j'ai sifflé 97 rencontres lors du dernier exercice», précise-t-il. Un quota proche de celui imposé aux professionnels helvétiques, Brent Reiber, Danny Kurmann et Stéphane Rochette. «Nos contrats stipulent que nous devons siffler 85 matches en Ligue nationale par saison, rencontres de préparation et play-off compris. A cela s'ajoutent 15 parties internationales», précise Stéphane Rochette. Pro sur le circuit nord-américain, Ghislain Hebert est de facto privé de toutes compétitions estampillées IIHF, à l'exception des Jeux olympiques, «uniquement si la NHL y participe», nuance le Canadien.

Du coup, la Coupe Spengler lui sert de terrain d'études du hockey international. A Davos, Ghislain Hebert apprend. «Les règles ne sont pas exactement les mêmes qu'en NHL», observe-t-il. «Nous avons eu quelques meetings entre arbitres avant le tournoi pour nous ajuster.» La principale différence entre son sifflet et ceux du Vieux Continent réside dans l'utilisation que font les hockeyeurs de leur canne et de leur corps. «En NHL, où le jeu est bien plus physique, les joueurs sont moins sanctionnés sur les charges», explique Hebert. «Par contre, le standard est plus élevé chez nous concernant l'utilisation du bâton. En Europe, les arbitres sont plus larges lors d'accrochages avec la canne.»

Un détail, en fait. Parce qu'entre ici et là-bas, c'est quand les gants tombent, quand les poings rudoient les visages, que les arbitres ne sont pas d'accord. En NHL, les bagarres font partie du spectacle, du «package», entre superstars, hamburgers et boissons gazeuses. «La priorité, c'est la protection des joueurs», note Ghislain Hebert. «Mais souvent, les gars qui s'affrontent sont classifiés comme batailleurs. On leur laisse faire leur job et quand ils ont terminé, on leur donne une petite tape sur les fesses et chacun part de son côté.» Parfois, par provocation, par défi aussi, une vedette est chatouillée. «Par exemple, lorsqu'une star se fait provoquer par un jeune qui veut se montrer, on fait très attention, on intervient rapidement car la situation peut vite tourner à l'escalade.»

C'est qu'au boulot, Ghislain Hebert partage son temps avec Sidney Crosby, Alexander Ovechkin et tous les autres. Le sifflet en bouche et les yeux qui brillent. «Les premières fois, quand certains cracks vous parlent, il y a une part de fascination», confie Ghislin Hebert. «Souvent, on se croise au restaurant ou à l'aéroport. Ils sont très respectueux.» Par l'arbitrage, il suit ainsi la voie que son talent de joueur lui a d'abord refusée. «J'étais ailier gauche», souffle-t-il. «Chez nous, pour devenir hockeyeur professionnel, il faut passer par la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Comme je ne me suis pas fait repêcher, j'ai alors opté pour l'université. C'est là que je me suis lancé dans l'arbitrage. C'est une façon pour moi de travailler dans le hockey de haut niveau et d'assouvir ma passion.»

Et il s'en satisfait pleinement. Ainsi, si la Belgique a «Le vélo de Ghislain Lambert», le Nouveau-Brunswick a le sifflet de Ghislain Hebert... /LKL

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