Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Fredi et Chris, une histoire d'hommes

La Coupe Spengler à cinq, formule en vigueur depuis 1969, a rejoint l'histoire. Pour réduire la sueur des professionnels engagés, tout en continuant à présenter 11 shows en six jours, le traditionnel tournoi davosien accueille désormais un sixième hôte. C'est Genève-Servette qui a décroché le dernier carton d'invitation. Une histoire entre Fredi et Chris.

24 déc. 2010, 15:27

Fredi Pargätzi, président d'organisation de la Coupe Spengler. Chris McSorley, Genève-Servette à lui tout seul. Fredi et Chris. Chris et Fredi. Un homme et un homme. «Chabadabada», Claude Lelouch version hockey sur glace. «Officiellement, nous avons convié les Genevois en qualité de vice-champions de Suisse», soutient Fredi. «Ils sortent de trois saisons formidables, de très haut niveau. En 2010, ils sont même passés tout près du titre contre Berne.»

Cette saison, les «McBoys» peinent pourtant à trouver leur rythme de croisière. Le haut niveau fluctue au bout du Léman. Il va, il vient. La tendance se stabilise toutefois vers le mieux. «Je n'ai jamais été vraiment nerveux, car je savais que quand j'aurais tout mon monde, je tiendrais une grande équipe», lâche Chris, entraîneur et plus des Servettiens. «C'était ma décision d'être patient sur le marché des transferts. Cela nous a permis d'engager des joueurs du calibre de Brian Pothier, Richard Park puis Dan Fritsche. Désormais, nous montons en puissance. Nous serons là en play-off, nous allons entrer dans la danse et sortir Davos au premier tour!» Fredi sourit.

Fredi et Chris. Un respect teinté de hockey. Réfractaires au tournoi davosien, Berne et les ZSC Lions, les deux plus grandes entreprises de hockey du pays, n'ont pas montré grand intérêt pour la sixième place disponible. De toute façon, Ours et fauves n'auraient pas pesé bien lourd devant les Aigles de Chris. «J'ai senti que toute l'organisation de Genève-Servette était très motivée à l'idée de venir à la Coupe Spengler», souffle Fredi.

En 2009, c'est de la tribune de presse que le grand chef du tournoi matait les matches. A son côté, Chris. Des rires, des regards, six jours durant. «Quand je suis arrivé en Suisse il y a une dizaine d'années, j'ai vite cerné toute l'importance de la Coupe Spengler pour le hockey d'ici», reprend Big Mac. «Ce tournoi contribue largement au développement du hockey helvétique en tant que sport, mais également en tant que marché. Pour cette raison, je prends cette invitation comme un très grand honneur, car à Davos, on célèbre ce sport que nous aimons tant. L'ensemble de notre organisation se réjouit, sauf peut-être... mon épouse! On avait une chance de passer une semaine ensemble et je dois retourner au travail. Désolé chérie...» Fredi apprécie.

Cet adultère sportif consommé, Fredi avoue, de la malice baignant son regard: «Oui, c'est vrai, j'apprécie beaucoup Chris McSorley. C'est un grand ami de la Coupe Spengler. Il nous a toujours soutenus, il n'a jamais rechigné à prêter ses joueurs pour le tournoi. Il nous a convaincus de son désir de venir à Davos. Ainsi, ce choix coule presque de source.» Dimanche à 15h, en ouverture de la 84e édition, Genève-Servette deviendra face au SKA Saint-Pétersbourg le premier club suisse à partager l'affiche du tournoi avec HC Davos. «C'est une grande opportunité pour mes hommes de se montrer au sommet de la scène européenne», estime Chris. «Ils comprennent parfaitement la chance qu'ils ont. Plus le tournoi approche, plus nos joueurs nord-américains, comme Pothier, Walsky, Fritsche ou Park, saisissent toute la portée de cette compétition.»

Fredi et Chris. Une décision de c½ur. De porte-monnaie également. «Absolument, Genève ne travaille pas sur le même marché que le HC Davos», convient Fredi. «Je mentirais si je disais que nous n'avons pas pensé à cette donnée au moment d'opérer notre choix. Deux équipes suisses réunies pour la Coupe Spengler, c'est une nouvelle expérience. Genève drainera ses propres fans, des gens qui sont davantage dans une configuration championnat. Nous n'avons aucune idée de ce que cela va donner...»

Fredi s'interroge. Chris le rassure. C'est bien connu, à Davos, entre Noël et Nouvel An, le hockey n'est qu'affaire de passion. /LKL

Votre publicité ici avec IMPACT_medias