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Dangereuse évolution?

La finale d'aujourd'hui sera la dernière à conclure une Coupe Spengler à cinq équipes. Dès 2010, elles seront six à s'affronter dans les montagnes grisonnes. La présence d'un second club suisse n'est pas sans causer quelques soucis.

31 déc. 2009, 07:59

La tradition a été sacrifiée sur l'autel du modernisme. Selon Fredi Pargätzi, responsable de l'organisation de la Coupe Spengler, le nouveau format une «nécessité». Au-delà d'une volonté sportive vierge d'arrière-pensées, c'est le sentiment d'un habile compromis politique qui prédomine. En plus d'alléger l'agenda, chargé, des équipes invitées, la présence d'un second club suisse apaisera les ennemis de la vache-à-lait du HC Davos. «Si la nouvelle formule peut nous aider à calmer le jeu, c'est très bien», susurre Pargätzi. «L'aspect politique n'est toutefois pas notre but premier. Nous pensons au sport, au spectacle que l'on veut offrir aux fans, car la venue d'une sixième équipe coûte très cher.»

Pour un club suisse en goguette dans les montagnes grisonnes, il faut compter pas loin de 150 000 fr. de frais, un coût qui peut difficilement être compensé. Même à six, la Coupe Spengler affichera toujours onze matches à son programme. Et côté sponsor, l'espace est presque saturé. La Vaillant Arena ne comptant que cinq vestiaires, l'infrastructure devra également être adaptée. «Un projet est sous toit, un projet que l'organisation devra financer», précise Pargätzi

Autre souci majeur, la sécurité. Tradition oblige, la Coupe Spengler est un havre de paix, un hymne au fair-play. Des arbitres respectés, la communion nationale derrière le HC Davos, des fans imbibés qui fêtent main dans la main: le bonheur! Or, un deuxième club suisse traînera avec lui une horde de supporters configurés en mode championnat. «C'est un danger dont nous devrons tenir compte», convient Pargätzi. «Nous ne tenons pas à ce que la violence entre dans la patinoire. Pour des raisons de sécurité, il sera important pour nous de choisir le bon club.» La désignation de l'heureux élu sera opérée après la saison en cours.

La formule à six n'est peut-être qu'une première évolution. De là à ce que la Coupe Spengler devienne un véritable championnat européen des clubs, il n'y a qu'un pas. «J'ai évoqué la question avec René Fasel ainsi qu'avec plusieurs ligues européennes, comme les Suédois, les Finlandais et les Russes», confie Pargätzi. «Nous les avons informés que si la Coupe Spengler peut être une solution pour le bien du hockey international, nous sommes ouverts à la discussion. Mais de notre côté, nous n'allons donner aucune impulsion. De toute manière, rien ne changera pour l'édition 2010.»

Une Ligue des champions à Davos entre Noël et Nouvel An? L'augure ne fait pas sauter Pargätzi au plafond. Un tournoi amical qui se fond en véritable compétition, on touche à l'essence même de la Coupe Spengler. «Peut-être que ça enlèverait un peu de piment.» Puis, il lâche: «Je ne suis pas un partisan de cette formule. Par exemple, nous devrions nous passer du Team Canada. Cette équipe est très importante, car elle attire du public de toute la Suisse. De plus, l'appellation même de Coupe Spengler et la participation du HC Davos ne sont pas négociables. C'est une question d'identité.» La coutume des renforts de circonstance, également, devrait être abandonnée.

«Je ne crois pas que le système actuel est près de changer…», conclut Pargätzi. Vœu pieux ou certitude? /LKL

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