Après une dernière campagne nauséabonde ponctuée d'une série de play-out face à Yverdon, le HC Saint-Imier retrouve la compétition ce week-end animé d'une envie de mieux faire. L'arrivée de Tood Elik, engagé après la défection de Freddy Reinhard pour raisons de santé, permettra-t-il aux Bats de repartir avec les idées un peu plus claires? "Il faudra arrêter de se poser trop de questions, comme on avait tendance à le faire l'an passé, et simplement jouer" , clarifie d'entrée Alain Oppliger.
Il y a 12 mois, l'équipe se lançait dans l'aventure avec certaines ambitions. "On avait un groupe de qualité, promis à de belles choses. Mais l'osmose n'a jamais pris" , continue Oppliger. "En fait, il est peut-être préférable d'avoir un contingent moins talentueux mais plus homogène."
Un collectif plutôt qu'une somme d'individualités, en quelque sorte. "Ce que l'on a vécu la saison dernière était très spécial. Personne ne prenait véritablement ses responsabilités, on préférait se reposer sur les coéquipiers." En négligeant les valeurs qui faisaient sa force par le passé, le HCSI s'est du coup trouvé confronté au jugement menaçant des play-out. "Notre niveau se situe proche de la barre, on le sait" , continue l'attaquant. "On est à la limite, c'est vrai. Si l'on veut finir à nouveau du bon côté, il faudra fournir un effort plus conséquent."
Pour le défenseur Bastian Girardin, un changement de mentalité paraît là aussi nécessaire. "On doit retrouver une équipe soudée, qui cravache ensemble. J'espère que l'arrivée de Todd permettra cela." Si tout le monde s'accorde à relever le travail de qualité réalisé par Reinhard au cours de ses six hivers passés à la tête de la formation "jaune et noir", tous admettent également que le bouleversement printannier peut être le meilleur facteur de relance. "Un changement ne fait jamais vraiment de mal, surtout après un dernier exercice aussi difficile. Todd devrait pouvoir insuffler un vent de fraicheur dans le vestiaire" , continue Oppliger. "Et puis ce n'est pas n'importe qui. Il y a un énorme respect pour ce bonhomme. Depuis son arrivée, il y a plus de rigueur aux entraînements, on ne peut plus se permettre de tricher."
La venue de l'ancien enfant terrible du hockey suisse devrait ainsi permettre d'amener une nouvelle dynamique à une organisation qui, mine de rien, au fil des années, s'était laissée prendre par la routine. "Todd a une ligne de conduite très professionnelle, j'espère qu'il l'a conservera", admet encore Oppliger. "Il sait garder ses distances avec les joueurs. Avec lui, il n'y a pas de copinage possible, chacun est logé à la même enseigne." Ce qui pourrait valoir une redistribution des pions sur l'échiquier imérien. "Tout le monde repart à zéro. Il n'a pas cherché à savoir le rôle que possédait chaque joueur sur la glace l'an passé. En somme, il n'y a plus de leader dans le groupe" , continue l'attaquant.
Et les joueurs de l'Eguël ont vite été confrontés à la discipline "elikienne." En mini-camp d'entraînement fin août à Porrentruy, les joueurs ont reçu l'ordre de se coucher à 22h, en plein week-end estival! "Quand Todd te donne un ordre, tu t'exécutes sans sourciller" , sourit Bastian Girardin.
Il n'y a pas qu'en dehors de la patinoire qu'Elik amène son grain de zèle. "Sur la glace aussi, j'ai perçu un changement. Il est direct et exige que l'on se donne constamment à fond", reprend le cadet de la fratrie Girardin.
Reste à savoir désormais si l'arrivée, tardive, de l'Ontarien de 48 ans saura relancer un collectif qui a retrouvé tardivement le chemin de la glace. Le problème est récurrent mais amène encore et toujours sont lot de soupirs au sein d'un groupe contraint de s'exiler pour avoir de la glace. "Ce n'est franchement pas l'idéal. On ne peut pas s'entraîner à des heures fixes, et c'est souvent tard le soir, puisque l'on passe logiquement après les équipes des lieux." Un club devenu l'espace d'un bon mois sans domicile fixe, comme chaque fin d'été.