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Young Boys se retrouve à la croisée des chemins

Après avoir conclu sa première participation à la Ligue des champions par une belle victoire face à la Juventus, les Bernois doivent tirer des leçons et commencer à préparer leur avenir.

14 déc. 2018, 00:01
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Young Boys est venu, Young Boys a vu, Young Boys a appris. Forts de leur inattendue – et belle – victoire mercredi contre la Juventus (2-1), les Bernois ont baissé le rideau, dans l’euphorie innocente d’un triomphe, sur une première campagne de Ligue des champions qu’il s’agit désormais d’exploiter intelligemment.

«Nous avons appris match après match et cela s’est remarqué lors de nos deux dernières rencontres», estime le coach Gerardo Seoane, lequel n’est plus non plus le même entraîneur qu’au mois de septembre. «La Ligue des champions, cela se prépare différemment, ce n’est pas la Super League, il faut aller encore plus dans les détails. Ce sont deux choses bien distinctes.»

Sportivement, la C1 est un formidable accélérateur capable de propulser ou de défaire une carrière. Young Boys a terminé dernier d’un groupe dont il était, sur le papier, la plus faible équipe. «Il nous a manqué un peu de chance et d’expérience pour prendre quelques points de plus», relève Gerardo Seoane, lorsqu’on lui demande s’il ne regrette pas, finalement, la première demi-heure de son équipe lors de la première journée contre Manchester United.

Trente minutes durant lesquelles YB avait dominé les Red Devils et s’était façonné plusieurs occasions, sans toutefois parvenir à les convertir. Non, hormis un bon nul à domicile contre Valence (1-1), le champion de Suisse n’a pas su – ou pu – forcer les portes de l’exploit jusqu’à ce dernier match, quand tout était déjà plié.

Mais que vaut alors cette campagne bernoise à la lumière des treize participations suisses dans l’histoire de la compétition? Elle est comptablement similaire à celles qu’avaient effectuées le FC Thoune (4 points également en 2005-06) et le FC Zurich (4 points en 2009-10). Pas assez pour prétendre ne serait-ce qu’à un basculement en Europa League, mais suffisant pour laisser au FC Bâle la palme de la moins bonne Ligue des champions d’un club helvétique (1 point en 2008-09, dans une poule avec le Barça, le Sporting et le Shakhtar).

Près de 25 millions

Les écarts sont si grands, l’appartenance au dernier chapeau lors du tirage au sort si handicapant, qu’il serait sans doute trop sévère de qualifier le parcours d’YB de mauvais ou décevant. Même si certaines épopées du FC Bâle ont tendance à tordre la réalité.

Nombreux sont ceux qui se souviennent, en effet, que le FCB, pour son galop d’essai en 2002-03, s’était extirpé d’une première phase de poules avec Valence, en sortant Liverpool et le Spartak Moscou, et avait d’emblée terminé dans le top-16 européen. Une irruption retentissante, évidemment, qui n’avait toutefois pas été sans casse. Cette saison-là, les Bâlois avaient perdu leur titre national au profit de Grasshopper, ce contre quoi Young Boys semble être immunisé cette saison, avec 19 points d’avance au classement.

Les Bernois ont donc quand même pris quatre points dans cette campagne tout en préservant leur suprématie nationale. Si le bilan est plus qu’admirable, il ne doit pas non plus aveugler un club qui se retrouve au-devant de choix cruciaux.

Entre les primes, les droits TV et les recettes à domicile, l’opération est juteuse, flirtant probablement avec les 25 millions de francs. Il s’agit toutefois de faire un bon usage de cet argent, en ne se trompant pas dans la gestion de l’effectif.

Une date déjà en tête

Certains cadres bernois – Kevin Mbabu en tête, mais aussi Sékou Sanogo, Roger Assalé ou Djibril Sow –, vont vraisemblablement partir, cet hiver ou l’été prochain. Promettant à YB des transferts juteux. L’argent ne fait pas tout et il faudra du talent au directeur sportif Christoph Spycher pour maintenir l’équipe à un haut niveau.

Car Young Boys est, en quelque sorte, à la croisée des chemins. Cette première campagne de Ligue des champions peut n’être qu’un «one shot», une distraction enchantée, mais sans lendemain. Elle peut aussi être la rampe de lancement vers l’établissement d’une nouvelle dynastie et, pourquoi pas, vers l’établissement dans le top-20 continental, comme le FC Bâle en son temps. Avec un calendrier déjà connu: le barrage aller-retour que les Bernois auront à disputer en août prochain pour être à nouveau de la partie en 2019-2020.

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