Qu’est-ce qui dérange les passionnés de football? Tel est le thème central étudié par Raffaele Poli, Loïc Ravanel et Roger Besson dans le dernier rapport de l’observatoire du football du Centre International d’étude du sport (CIES), basé à Neuchâtel.
L’enquête a été réalisée par le truchement de questionnaires, auxquels 2061 individus, qui revendiquent pour la grande majorité (91%) un intérêt marqué pour le football, ont répondu. La moyenne d’âge des sondés est de 40,7 ans. Le panel est composé à 95% d’hommes.
VAR et erreurs d’arbitrage
L’une des thématiques abordées à travers ce sondage est celle des faits de jeu. Il en ressort que près de trois quarts des personnes interrogées estiment qu’il y a trop de simulations. Pire, près de 80% d’entre elles sont d’avis que les joueurs réclament trop auprès du corps arbitral.
L’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) ne fait de loin pas l’unanimité. Souvent au centre des débats depuis son entrée en fonction dès la saison 2018-2019, la VAR serait trop souvent utilisée pour 57,9% des individus ayant rempli le questionnaire. Néanmoins, plus d’une personne sur deux estime que les arbitres commettent encore trop d’erreurs.
L’argent, plus grand ennemi du football?
L’accès aux rencontres est en général considéré comme trop coûteux. Alors qu’en Suisse, les abonnés de blue Sports ont récemment appris que le tarif mensuel augmentait de 10 francs, le rapport montre que près de neuf personnes interrogées sur dix trouvent que les abonnements TV sont trop chers.
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Dans le même registre, 82,9% sont d’avis que la billetterie au stade est excessivement onéreuse. Par rapport aux revenus des joueurs, plus de 65% considèrent qu’ils sont trop élevés. Néanmoins, la palme revient aux agents. Près de neuf individus sur dix pensent qu’ils touchent plus que ce qu’ils devraient.
En ce qui concerne les transferts, les sondés regrettent à 88,3% un manque de transparence et 84,9% d’entre eux trouvent qu’ils sont trop dispendieux.
Encore trop de dérives et d’inégalités
Alors que le football est parfois perçu comme un des reflets de la société, il est également souvent critiqué pour ses nombreuses dérives et inégalités. La question du racisme a inévitablement été posée et près de sept personnes sur dix remarquent que le milieu en est gangrené.
Pour 61,3%, il y a trop d’homophobie dans le monde du ballon rond. En outre, un sondé sur trois estime qu’il y a trop de matches truqués.
L’égalité entre les hommes et les femmes est aussi remise en cause. La femme ne serait pas suffisamment mise en avant dans le milieu. Plus de 60% des sondés considèrent qu’il y a trop de sexisme. Presque deux tiers sont d’avis que les footballeuses devraient être mieux rémunérées.
Enfin, il en ressort que 67,8% des interrogés apprécieraient que les matchs féminins soient davantage diffusés sur nos petits écrans.