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Football: un match de 4e ligue dégénère à Versoix (GE), un joueur "aurait pu mourir sur place"

La rencontre de 4e ligue entre Versoix II et Kosova Genève II a été interrompue après une bagarre générale. Celle-ci a failli coûter la vie à un joueur versoisien en toute fin de match.

11 juin 2018, 17:30
Les incidents ont éclaté en toute fin de match

À la 85e minute de jeu, alors que la partie ne laissait rien présager de la sorte, les premières frictions sont apparues. La «deux» de Versoix menait alors 2-0 dans ce match de barrage pour le titre de champion de 4e ligue. «Le match se déroulait dans une très bonne entente, l'arbitre était très bien, les dirigeants des deux clubs avaient décidé de payer le verre aux deux équipes», relate Simon Pidancet, président de Versoix à "20 minutes".

Mais l'attaquant Alban Ramiqi relançait Kosova en marquant le but de l’espoir à cinq minutes du terme. Suite à cette réduction du score - et comme c’est si souvent le cas - les joueurs se sont précipités pour aller chercher le ballon au fond des filets et la tension est alors montée d'un cran. Un léger accrochage a éclaté et l'arbitre a décidé d'avertir deux joueurs pour calmer les esprits. Cause perdue.

De retour au jeu après l’engagement au centre du terrain, tout a dégénéré. Une insulte est proférée à Altine Fall (il aurait été traité de «sale nègre», une version raciste que le président du FC Kosova, Selajdin Salihu, dément). Le joueur versoisien a répondu à l'offense avec un coup de boule. Un geste qui n’a pas été du goût des remplaçants du club de Kosova Genève et de certains de leurs supporters. Mais que dire de la suite…

«Rarement vu un tel degré de violence»

Ces derniers se jettent sur le terrain, maintiennent le joueur versoisien à terre et le ruent de coup, notamment à l’aide d’une canne anglaise. Les vidéos de cette bagarre générale circulant sur la toile font froid dans le dos. Le bilan médical également. Cinq côtes cassées et un poumon perforé pour Fall, toujours hospitalisé lundi. «Ce qui me fait peur, c'est que le médecin a dit qu'à quelques secondes près, il aurait pu mourir sur place. Et c'était son anniversaire dimanche. Il va être papa dans deux mois», lâche Simon Pidancet.

 

«C'est évidemment grave, catastrophique. A priori, on a rarement connu un tel degré de violence. Le joueur à terre aurait pu y rester. Il a quasiment été lynché sur le terrain. Il faut prendre le temps avant de prendre des décisions, déclare le président de l’Association cantonale genevoise de football, Pascal Chobaz, contacté par "20 Minutes". Là, ce sont non seulement les joueurs, mais aussi les supporters. Ils se considèrent dans un cadre quasi extra-territorialisé, se croient permis ce qu'ils ne se permettraient pas ailleurs. Cela, c'est inquiétant.»

Un communiqué pour apaiser les tensions

Les présidents des deux clubs se sont réunis lundi en fin d’après-midi pour réaliser un communiqué de presse. «Le but de ce message est de calmer les esprits, d’éviter toute stigmatisation et de renforcer notre volonté commune de lutter contre les actes totalement irresponsables de certains.»

«Les deux clubs condamnent fermement ces débordements incontrôlés d’une dizaine de joueurs et supporters qui ont agressé de manière grave d’autres joueurs sur le terrain. Les dirigeants attendent des sanctions fermes et exemplaires des autorités vis-à-vis des fautifs qui sont identifiés», nous apprend le communiqué.

 

En outre, les comités des deux clubs estiment que ces «quelques imbéciles dangereux doivent être bannis des stades». Avant de conclure: «Le football continue, la vie heureusement continue. Eduquons nos enfants et continuons de jouer en toute amitié et dans le respect mutuel.»

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