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Super League suisse à 12 clubs: une bonne idée?

En novembre prochain, les présidents de club de football devraient accepter d’augmenter le nombre d’équipes en Super League, la ligue la plus élevée du championnat suisse. On passerait ainsi de 10 à 12 clubs dès la saison 2021-2022. Est-ce une bonne idée? Journalistes de la rédaction d’ArcInfo, Emanuele Saraceno et Daniel Droz en débattent.

03 sept. 2019, 17:00
Samedi dernier, Xamax FCS a affronté Servette à Genève dans le cadre du championnat de Super League. Celle-ci regroupe aujourd'hui 10 clubs.

Emanuele Saraceno: «Oui mais pas comme ça»

Une Super League avec plus de dix équipes? Oui, absolument. Pour un développement harmonieux du football, il est important qu’un maximum de régions soit représenté dans l’élite. Surtout dans un pays comme la Suisse, riche de cultures (et langues) multiples.

En revanche, la proposition de la Swiss Football League, qui sera votée le 22 novembre, ne me plaît pas.

Revenir à une simili «Formule Rumo», non merci! On argue qu’il s’agirait de faire perdurer le suspense jusqu’au bout du championnat. Or, la saison passée, jusqu’à trois journées de la fin de l’exercice, les équipes classées de la troisième à la neuvième place pouvaient toutes soit se qualifier pour une Coupe d’Europe soit disputer le barrage contre la relégation… Difficile d’imaginer un scénario plus hitchcockien.

Le président xamaxien Christian Binggeli approuve la formule proposée (notre édition du 22 août): pas sûr qu’au final il s’y retrouve, de même que les spectateurs. Actuellement, Xamax est assuré d’accueillir deux fois Bâle, YB, Sion et Servette. Ce ne sera sans doute pas le cas en jouant pour les places 7 à 12… Sans oublier l’absurdité – et le côté profondément injuste sur le plan sportif – d’un barrage entre le troisième (ou quatrième) et le septième de Super League pour décrocher une place européenne.

Tant qu’à élargir, allons-y franchement et passons à 16 équipes. Et si 30 matches par saison ne suffisent pas aux présidents, ajoutons-y quelques rencontres de play-off et play-out. Sur le modèle de ce qui se fait en Belgique. Un petit pays qui, comme la Suisse, vit de différentes cultures linguistiques. Et qui a pris la troisième place de la dernière Coupe du monde…

Daniel Droz: «Pas suivre l’Ecosse»

A l’heure où le football suisse se retrouve dans les tréfonds du classement européen, l’élargissement du championnat à 12 clubs ne semble pas la meilleure des manières de retrouver une place sur la carte des coupes d’Europe. Les réformes sur le plan continental risquent d’ailleurs de priver le pays d’une place en Ligue des champions dans le long terme.

Certes, le passage à 12 clubs permettrait aux clubs historiques – on pense ici notamment au Lausanne Sports et à Grasshopper – de réintégrer l’élite. Néanmoins, dans une compétition qui se résume aujourd’hui à un duel Young Boys – FC Bâle, il est difficile de comprendre quel piment viendrait assaisonner un championnat de plus en plus fade.

Non pas que la Suisse soit un pays pauvre, mais force est de constater que l’écart ne cesse de se creuser entre clubs riches et moins riches, voire pauvres. Un élargissement à 12 clubs ne manquera pas d’élargir ce fossé.

Depuis 2013, l’Ecosse connaît un championnat à 12 clubs. Ils se rencontrent chacun à trois reprises. Le quatrième tour oppose les six premiers, d’un côté, les six derniers, de l’autre. La différence de niveau tue tout suspense. Seuls les Rangers de Glasgow paraissent à même de titiller leurs rivaux du Celtic, lesquels ont remporté les huit derniers titres.

En outre, les clubs écossais ne brillent guère sur le plan européen. Le Celtic n’a pas pu, à l’image de Young Boys et Bâle, décrocher un sésame pour la Champions League. Il n’a plus participé à la phase de groupes depuis 2017.

Et l’équipe nationale? La «Tartan Army» n’a plus été vue sur la scène internationale, celle qui compte, depuis 1998 et la Coupe du monde en France…

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