La Suisse a obtenu à Bâle le plus beau 0-0 de son histoire. En cueillant un point contre Israël au terme d'une rencontre fort médiocre, la formation d'Ottmar Hitzfeld a validé son ticket pour l'Afrique du Sud.
La Suisse disputera en juin prochain une nouvelle Coupe du monde quatre ans après son accession en huitième de finale en Allemagne. Egaler cette performance exigera un saut de qualité indéniable dans tous les secteurs de jeu. Malgré l'aura de son actuel sélectionneur, l'équipe de Suisse apparaît moins bien armée qu'il y a quatre ans.
Le bon réflexe de Wölfli
Une équipe de Suisse en verve aurait su prendre la mesure d'un adversaire aussi modeste qu'Israël. Mais même à onze contre dix à partir de la 59e minute, les Suisses n'ont pas trouvé l'ouverture. Pire encore, le gardien Aouate n'a pas dû faire un seul véritable arrêt ! Les joueurs de Hitzfeld ont ainsi tremblé pour leur qualification jusqu'à la dernière seconde. Ils peuvent remercier Marco Wölfli, le remplaçant de Benaglio qui a finalement renoncé à jouer. Le portier des YB a, en effet, eu le bon réflexe devant Barda à la 71e.
Le poids des absences de Frei, Huggel, laissés sur le banc par Ottmar Hitzfeld, et Benaglio était évident en début de rencontre. Sans leurs trois coéquipiers - trois cadres indiscutables de l'équipe -, les Suisses ne pouvaient masquer une crispation évidente. A l'image d'un Inler à côté de son sujet, ils ne rassuraient guère. On pouvait même nourrir les pires inquiétudes comme sur cette chance offerte à la 11e minute à Kayal après une percée latérale de Benayoun.
Les Israéliens sur la réserve
Mais après un premier quart d'heure très hésitant, les Suisses pouvaient enfin trouver leurs marques face à des Israéliens qui abandonnaient très vite l'initiative du jeu. Le capitaine Benayoun et ses coéquipiers restaient trop sur la réserve dans cette rencontre qu'ils ne jouaient que pour l'honneur. Au fil des minutes, l'ascendant des Suisses sur le plan physique devenait, ainsi, plus marquant.
Avec une remise d'Inler pour Nkufo (27e), une tête de Senderos sur un corner (31e) et, surtout, un coup-franc de Barnetta qui frôlait le poteau droit d'Aouate (34), le danger se précisait devant la cage israélienne. Mais avec ce 0-0 au tableau d'affichage, les Suisses rentaient aux vestiaires à la pause comme ils en étaient sortis quarante-cinq minutes plus tôt: avec une grosse boule nouée à l'estomac.
Seul Derdiyok
Les Suisses n'auront jamais pu se libérer au cours de ce match. Pourtant, tout parlait en leur faveur: des Israéliens au souffle trop court et l'avantage d'évoluer en supériorité numérique dans la dernière demi-heure après l'expulsion de Yadin.
Meilleur homme sur le terrain avant de céder sa place à Frei à la 70e, Derdiyok était à l'origine des deux actions les plus dangereuses de la seconde période. A la 51e, l'attaquant de Leverkusen aurait pu obtenir un penalty sur une intervention de Saban. Enfin à la 63e, il galvaudait de la tête une chance en or sur un centre de Padalino. Derdiyok fut la seule satisfaction de la soirée qui aura notamment souligné les limites actuelles de Nkufo et d'Inler. /si