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Philippe Perret, le Neuchâtelois qui veut mener le FC Bienne en finale de Coupe

Philippe Perret n'aime pas se mettre en avant. Malgré plusieurs faits d'armes notoires, le Neuchâtelois n'est toujours pas un technicien «qui compte» dans le football suisse. Une situation qui n'émeut pas vraiment l'homme fort du FC Bienne.

26 avr. 2011, 16:19

Joueur déjà, la discrétion demeurait la marque de fabrique de  l'hyperactif milieu récupérateur qu'était «Petchon». A bientôt 50 ans, l'entraîneur de Bienne n'a pas changé d'un pouce, en dépit d'un pedigree plutôt convaincant sur le banc. S'il conduit les Seelandais à la victoire jeudi à Sion, il disputera en effet sa deuxième finale de Coupe de Suisse, dix ans après celle perdue avec Yverdon contre Servette.

Plus que ces deux épopées avec de petites formations, la carte de visite de Perret comprend également, et surtout, une réussite majeure: celle d'avoir su imprimer à ses équipes une vision du football s'appuyant d'abord sur la qualité du jeu. Comme cela a été le cas à La Chaux-de-Fonds (2004-2007) et comme c'est actuellement le cas à la Gurzelen. 

Non au lobbying
Pourtant, l'homme confirme n'avoir jamais été concrètement approché par un club de l'élite depuis son licenciement d'Yverdon, en août 2001. «Il y a eu des questions indirectes venues de Xamax, mais jamais d'offre ferme», avoue-t-il. Pourquoi un tel désintérêt ? «Je peux utiliser un joker?», sourit-il avant de reprendre plus sérieusement.

«Joueur ou entraîneur, je n'ai jamais profité d'un agent ou d'une personne qui travaille pour moi.» Comprenez quelqu'un qui exerce un certain lobbying à chaque limogeage d'entraîneur. «Je n'ai jamais cherché à me vendre ou à me mettre en avant.» Il convient également d'ajouter à cela qu'il n'y a que dix places en Super League et qu'elles sont, parfois, prises par des techniciens venus de l'étranger, ce qui laisse peu de possibilités aux produits du cru. 

«Quand un poste se libère, poursuit Perret, ce sont souvent les mêmes noms qui circulent, des noms de gens qui possèdent des proches dans l'entourage des clubs. Ce n'est pas mon cas. Si un président pense que j'ai les capacités pour diriger son équipe, il doit me contacter. Ce n'est pas moi qui vais faire les démarches. C'est le travail qui met en valeur les hommes.»

Tombé dans l'oubli
Une ligne de conduite qui fait la fierté du natif de La Sagne, mais qui alimente aussi quelques regrets. «Peut-être n'ai-je pas suffisamment d'ambition pour essayer d'aller au-dessus. Je pense pourtant que je mériterais ma chance quand je vois ceux qui bénéficient d'une opportunité.»

Des regrets mais pas «d'amertume», assure le successeur de Lucien Favre à Yverdon et le camarade de promotion pour le diplôme UEFA-Pro de Köbi Kuhn, Dany Ryser ou encore Marco Schällibaum (en 2002). «Je suis très content de mon sort ici, où j'ai vécu trois années de bonheur et où je constate que j'ai apposé un label de jeu.»

Le parcours de Philippe Perret l'entraîneur ressemble finalement  passablement à sa trajectoire de joueur. «J'ai l'impression que tout le monde a déjà oublié ma carrière, qui a été exceptionnelle», déplore l'homme aux 13 sélections nationales, aux 536 matches de LNA et aux deux titres de champion de Suisse avec Xamax.

Le tacle de Jakobs
Véritable marathonien de l'entre-jeu, Perret aurait sans doute pu laisser une trace bien plus profonde dans le football suisse. La faute peut-être à ce tacle assassin du Hambourgeois Dietmar Jakobs, le 9 avril 1986 contre l'Allemagne à Bâle, qui a privé le Neuchâtelois, jambe brisée, d'une signature avec Servette prévue au lendemain de la rencontre.

«C'est intervenu au plus mauvais moment, reconnaît-il. Je peux  comprendre qu'on déduise de mes carrières de joueur et d'entraîneur  qu'il m'a à chaque fois manqué un petit quelque chose. Mais, je le  répète, je n'ai jamais voulu me mettre en avant. Aujourd'hui, on voit souvent les mêmes personnes aux interviews. Ces gens ressentent le besoin d'être médiatisés. Ce n'est pas mon cas.»

A-t-il alors abandonné l'idée d'exercer un jour, à nouveau, sa profession dans l'élite suisse, avec un club possédant, pour une fois, de vrais moyens? «Je ne reste pas à côté de mon téléphone. Mais il n'est pas trop tard...»

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