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Les trois leçons d'Aarhus

27 juin 2011, 09:58

Nonante minutes ont suffi aux Espagnols pour remettre à sa place l'équipe de Suisse. Sa place? La deuxième, derrière l'intouchable «Rojita». Jamais le football suisse n'avait fêté un titre de vice-champion d'Europe dans la catégorie des M21. Seul bémol: la finale n'a pas répondu aux attentes élevées qu'avaient générées les quatre victoires initiales sur sol danois. Dire qu'elle est passée à côté du grand rendez-vous de la quinzaine serait excessif, mais la supériorité espagnole a été si marquée que le duel laisse tout de même un goût d'inachevé côté helvétique.

Pour le reste, les Rougets ont atteint le principal objectif qu'ils s'étaient fixés avant le tournoi, une qualification pour les Jeux olympiques 2012. Mais pour le football suisse, ce sont les promesses nées de cette aventure qui sont plus réjouissantes encore que le seul bilan chiffré.

Du talent brut

Trois joueurs suisses se sont fait un nom durant cet Euro. Xherdan Shaqiri, avec ses onze sélections en équipe A et le parcours du FC Bâle en Ligue des champions, n'étaient pas complètement inconnu hors frontières. Mais avant la compétition, le lutin d'origine kosovare n'était pas un réel sujet d'inquiétude pour les futurs adversaires de l'équipe de Suisse. A la faveur de son premier match face au Danemark (un but, pour une prestation époustouflante), Shaqiri s'est révélé comme l'une des attractions de cet Euro. Un rôle qu'il a assumé par la suite. Ses deux coéquipiers Admir Mehmedi et Granit Xhaka - malgré sa finale ratée - ont également mis à profit le rendez-vous danois pour faire étalage de leur potentiel. L'attaquant zurichois (sacré Soulier d'argent de la compétition) et l'adolescent bâlois ont eux aussi les armes pour réaliser une carrière internationale d'envergure. Pour une nation de football de la taille de la Suisse, posséder trois vrais talents dans la même classe d'âge est une aubaine exceptionnelle.

Un état d'esprit

Deux semaines à côtoyer quotidiennement les joueurs de Tami ont suffi à s'en persuader: cette nouvelle génération, pas beaucoup plus âgée que celle des champions du monde M17, n'aime pas perdre. Cet ensemble multiculturel balaie le sempiternel complexe d'infériorité helvétique. Avant même de poser le premier crampon sur sol danois, les jeunes Suisses parlaient ouvertement de titre européen. Ambitieuse, convaincue de ses qualités, l'équipe de Tami a conservé qui plus est un rapport très ludique à son sport. Toucher le ballon, dribbler, aller se frotter à l'adversaire: elle entre sur le terrain pour imposer son style et non pour subir les événements. A l'exception notoire de la finale, elle y est parvenue. Alors que l'équipe A cherche un second souffle, cette fraîcheur serait la bienvenue à l'échelon supérieur.

Un vrai réservoir

D'Ottmar Hitzfeld, parlons-en. Neuf joueurs présents au Danemark ont déjà fêté leur première sélection en équipe A: Rossini, Affolter, Costanzo, Shaqiri, Xhaka, Ben Khalifa, Mehmedi, Emeghara et Gavranovic. Si l'une ou l'autre de ses convocations sont avant tout stratégiques (pour éviter que les doubles nationaux ne changent de crémerie), il n'en demeure pas moins que cette sélection M21 est appelée à prendre le pouvoir dans quelques années. Si le plus dur reste à faire, soit s'imposer au plus haut niveau comme Shaqiri a su le faire jusque-là, les chances de voir ces jeunes gens passer le bon palier sont réelles. A 20-21 ans, ce ne sont plus des joueurs en devenir. Pros, titulaires en Super League pour l'essentiel, ils ont déjà donné des gages intéressants. Leurs choix de carrière seront décisifs. Mais s'ils font preuve de la même humilité que celle aperçue durant deux semaines au Danemark, tous les espoirs sont permis.

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