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La Suisse se cherche un public

06 sept. 2011, 10:47

Il fait froid et il pleut en ce lundi matin sur les hauteurs du lac de Zurich. «Nid d'aigle» de l'équipe de Suisse avant le rendez-vous de ce soir à Bâle contre la Bulgarie (20h30), Feusisberg et son hôtel cinq étoiles à 6 francs 50 le café sont couverts d'une brume épaisse. Le temps maussade pèse sur l'humeur des autochtones.

A l'intérieur, dans le salon qui accueille la traditionnelle conférence de presse, le climat est plus chaleureux. Le baromètre moral d'Ottmar Hitzfeld pointe au «beau fixe». Dame, normal pour une sélection qui, sans jouer, a totalement relancé ses actions dans sa course à la qualification pour l'Euro 2012!

La défaite, vendredi, de la Bulgarie face à l'Angleterre (3-0) et, surtout, celle du Monténégro au Pays de Galles (2-1) a redistribué les bristols d'invitation pour la Pologne et l'Ukraine. «Je suis convaincu que nous allons décrocher la place de barragiste. Le match contre l'Angleterre nous a montré que c'est possible», s'est plu à souligner un Ottmar Hitzfeld remonté comme un... coucou suisse depuis le fameux 2-2 du 4 juin à Wembley.

Le 4 juin? Une date qui revient souvent dans le discours d'Ottmar Hitzfeld. Alex Frei et Marco Streller débarqués de leur plein gré, l'Allemand n'a eu d'autre alternative que de rajeunir ses cadres. De faire confiance à la génération dorée des M21, celle des Shaqiri, Xhaka, Emeghara, Mehmedi, vice-champions d'Europe au Danemark.

Preuve de cette profonde mutation: sept des 11 joueurs qui entameront la rencontre ce soir n'étaient pas titulaires le 26 mars à Sofia. Ziegler, Lichtsteiner, Inler et Dzemaili sont les seuls rescapés de cette vague de jeunisme. «Nous avons réussi à opérer un grand tournant avec l'éclosion de cette nouvelle génération. A ma grande satisfaction, elle assume sans complexe la succession des anciens», applaudit le sélectionneur, tout en prévenant: «Nous ne devons pas oublier que ces jeunes peuvent encore commettre des erreurs. J'admets aussi que cette équipe très rajeunie souffre d'un certain manque d'expérience. Mais la Suisse s'apprête à disputer trois matches décisifs (réd: contre la Bulgarie, le Pays de Galles et le Monténégro) et nous nous devons de prendre des risques. Qui ne risque pas ne gagne pas...»

Seuls 15.280 billets...

Un paradoxe pourtant: ce vent bienvenu qui dépoussière une sélection trop longtemps engoncée dans un costume taillé autour de quelques stars vieillissantes ne suscite pas l'engouement. Hier, sur le coup de midi, seuls 15 280 billets avaient trouvé preneur auprès du public. Comment expliquer pareille césure? «On avait 10 000 supporters suisses derrière nous à Wembley. Ils nous avaient soutenus d'une manière incroyable», rappelle Ottmar Hitzfeld. Puis d'avancer cette hypothèse... plutôt fumeuse: «Nos fans ont pu penser que contre une grande équipe comme l'Angleterre, il fallait nous encourager. Mais visiblement pas contre la Bulgarie...»

«Personnellement, je ne l'explique pas», fait remarquer pour sa part Stephan Lichtsteiner. Le défenseur de la Juventus rappelle les règles du jeu: «Bien sûr, on ne joue pas toujours aussi bien que les gens le voudraient. Certains pensent qu'on va en mettre sept contre des soit-disants petits comme le Liechtenstein ou même la Bulgarie. Mais on n'est n'est pas à la ‹Play Station›. Ici, c'est le vrai football, où tout le monde sait courir, où tout le monde sait défendre.»

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