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«La Suisse m'impressionne»

11 juin 2011, 12:09

Keld Bordinggaard est certes un garçon courtois, mais il n'est pas tombé de la dernière pluie. A quelques heures d'une rencontre qui opposera les deux favoris du groupe A, il est de bon ton de caresser l'adversaire dans le sens du poil. Et le sélectionneur danois excelle dans le maniement de la brosse à reluire: «Cette équipe de Suisse est impressionnante. Elle est d'abord très intelligente dans le jeu, avec des joueurs capables de changer de rythme à chaque instant. C'est une équipe technique qui peut s'adapter à toutes les circonstances de jeu.» Et de citer pêle-mêle «la qualité de la première passe» ou «la vitesse d'exécution en phase offensive» d'une formation qui, «comme le Danemark, a les qualités pour atteindre les demi-finales».

Mais s'il est un chapitre qui taquine plus franchement Keld Bordinggaard, c'est qu'il ne connaît pas le visage de l'équipe de Suisse qu'il affrontera ce soir. Depuis son entrée en fonction, Pierluigi Tami ne cesse de passer d'un système à l'autre (4-1-4-1, 4-4-2, voire 4-3-3) au gré des joueurs à disposition. De plus, il dispose au Danemark d'une bonne quinzaine d'éléments susceptibles de partir titulaires face au pays hôte. Le Tessinois a le choix des armes et ne se prive pas de brouiller les cartes. Pour l'adversaire, difficile d'y voir clair. On ne neutralise pas l'explosivité d'un Emeghara de la même façon qu'on gênerait le rayonnement d'un Mehmedi. «La Suisse a un énorme potentiel offensif. Tami a beaucoup d'opportunités dans ce secteur. On a essayé de se préparer au mieux, mais on ne sait pas qui il va faire jouer. On doit être prêt à tout», concède Keld Bordinggaard.

L'énigme Eriksen

L'autre inconnue du match de ce soir, c'est Christian Eriksen (19 ans). Paradoxalement, la présence au coup d'envoi d'un des neuf et demi les plus prometteurs du continent laisse autant de questions ouvertes côté suisse que côté danois. Avec une seule certitude: la titularisation de la pépite de l'Ajax, pour lequel les clubs anglais les plus fortunés s'étripent à n'en plus finir - Chelsea tiendrait la corde - va changer la donne. Sa classe naturelle et l'attention particulière que devront lui consacrer les défenseurs helvétiques contribuent à réécrire le scénario du match. Même si Eriksen n'a aucun point de repère avec sa sélection M21, puisqu'il évolue depuis belle lurette avec l'équipe A, avec qui il bataillait samedi soir encore en Islande (victoire 2-0, un but).

«C'est la star de l'équipe. Même sans lui, notre adversaire possède de belles individualités et on aurait tort de se focaliser sur un seul joueur. Ceci dit, le Danemark avec ou sans Eriksen, ce n'est sans doute pas la même équipe. Je l'ai vu en Ligue des champions lors du match Milan-Ajax. C'était le meilleur joueur sur le terrain, et il y avait du beau monde. Il est complet, très fort techniquement, capable de jouer en soutien des attaquants comme de marquer des buts», admire Pierluigi Tami.

Traitement spécial

A la question de savoir comment réussir à intégrer son protégé en si peu de temps, Keld Bordinggaard se veut rassurant. «Il y a dix-huit mois, lorsqu'on a pris conscience du développement de Christian, on a mis en place un concept qui devait lui permettre de participer dans les meilleures conditions à l'Euro 2011.» Quel concept? Keld Bordinggard n'en dira pas plus. A côté de lui, entre deux poncifs sur «sa satisfaction de vivre ce grand événement» ou sur «les qualités qui devraient permettre au Danemark d'aller loin dans la compétition», le lutin génial se contente de sourire. Il sait que l'essentiel de la réponse se trouve juste là, dans ses deux pieds.

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