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La fin d'une ère

L'équipe de Suisse ne tient pas les promesses annoncées durant toute la semaine. La qualification pour l'Euro 2012 s'éloigne.

28 mars 2011, 09:16

«Et maintenant, que vais-je faire?», chantait Gilbert Bécaud. Les joueurs et l'encadrement de l'équipe de Suisse peuvent à leur tour entonner ce refrain interrogatif. Le match nul concédé contre les Bulgares à Sofia se lit comme la fin d'une ère pour une génération invitée permanente des grandes compétitions depuis 2004.

Zéro à zéro, quatre points au compteur et six unités de retard sur la paire Angleterre-Monténégro. Croire encore en la qualification pour le futur Euro ukraino-polonais exige une foi sans faille. Ou la rhétorique d'un sélectionneur interdit de défaitisme. «Tant qu'une possibilité existe, nous devons nous investir pour la concrétiser après avoir analysé et assimilé cet échec», confiait Ottmar Hitzfeld hier à l'heure d'embarquer à destination de Zurich.

Le ton et la conviction reçoivent un double bémol après le «Pourquoi ne battrions-nous pas les Anglais à Londres comme nous avons battu les Espagnols en Coupe du monde?», asséné en conférence de presse après le match. Le technicien allemand plaide pour le sursis qu'accordent les chiffres à son équipe. «La Bulgarie est parfaitement capable de gagner au Monténégro dont nous sommes dépendants des résultats», ajoute-t-il.

Hitzfeld s'accroche à l'espoir mathématique. La performance réalisée au stade Vasil Levski le prive d'arguments quant aux qualités et aux forces de son groupe. Une nouvelle équipe naîtrait du défi bulgare. Promis, juré, craché l'avaient martelé les joueurs durant toute la semaine. Le printemps attendra ce renouveau. L'effet d'annonce accouche d'une horrible demi-heure initiale contre des Bulgares très engagés. Les visiteurs s'inclinent dans tous les duels, ils n'alignent pas trois passes consécutives et perdent Valon Behrami, dont le genou subit une torsion fatale après une intervention qui lui vaut un carton jaune (lire ci-dessus).

Ivelin Popov (1re) et Dimitri Makriev (9e) manquent le cadre. Marco Wölfli capte un essai de Delev (9e). «Nous n'étions pas dans le rythme imposé par notre adversaire. Le déchet technique a été très important, dès la relance. Il est naturel que l'équipe qui évolue à domicile commence fort», analyse Hitzfeld. Les difficultés des Suisses en ligne médiane, incapables de freiner l'élan bulgare et d'esquisser un seul mouvement offensif, se résument dans une question. Où est Gökhan Inler? Absent et sans emprise sur le jeu durant 90 minutes. Un tir à ras le montant (82e) ne sauve pas une prestation indigne des louanges qui saluent ses matches avec Udinese. Même un choc à la tête en première période qui lui vaut des points de suture ne peut expliquer le contraste entre le joueur de club et celui qui porte le maillot national. Blerim Dzemaili, son compère retrouvé dans l'axe, a le mérite de monter en puissance durant le match.

L'équilibrage des forces en cours de rencontre ne se traduit pas par une multitude d'occasions de but pour les Suisses. Nikolai Mihailov repousse une reprise de la tête d'Alexander Frei, seul à cinq mètres (30e). Il se détend pour détourner du bout des doigts un geste similaire du même Frei (63e), puis il se déploie bien pour contrer une tentative de Mario Gavranovic à l'ultime seconde (94e).

Pas de but comme lors du tristounet Malte - Suisse de sinistre mémoire. «Le déficit à la concrétisation nous pénalise actuellement. Vous ne pouvez pas manquer de telles occasions au niveau international. Frei les réussit avec Bâle, pas en sélection. Si vous marquez, l'adversaire se découvre, vous bénéficiez d'espaces.» L'impuissance offensive du visiteur aurait nécessité de véritables boulevards. Croire qu'ils s'ouvriront devant les Helvètes à Wembley le 4 juin relève de la foi. Croire qu'ils seront capables de les construire d'eux-mêmes exige un degré de croyance supplémentaire. Ou d'exercer la rhétorique positive d'un sélectionneur. /SFO

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