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L'importance de la stabilité dans le football

28 mars 2009, 10:16

Il est devenu courant d'entendre que l'argent détermine le succès sportif. La domination des clubs anglais en Ligue des champions en est un bel exemple. En Suisse, le discours dominant considère aussi qu'il est impossible de rivaliser contre les grosses écuries que sont Bâle, Zurich ou Young Boys. Faudrait-il donc penser que les autres clubs helvétiques ne peuvent jouer que pour éviter la relégation? Franchement, je ne crois pas. En y regardant de plus prêt, la toute-puissance de l'argent doit être relativisée.

Dans le football, la stabilité de l'effectif compte parmi les facteurs les plus importants dans l'obtention de bons résultats. L'impact de la durée moyenne de permanence des joueurs sur les performances des clubs est particulièrement importante au niveau du milieu de terrain et de la défense. L'intensité du lien entre la stabilité de l'effectif et les résultats obtenus est encore plus forte si on ne prend en compte que les onze joueurs les plus utilisés par équipe. Il ne suffit donc pas d'avoir des «clubistes» dans l'effectif, encore faut-il qu'ils soient assez bons pour être alignés.

C'est là que l'argent refait surface, surtout pour les clubs qui n'en disposent pas assez pour retenir leurs meilleurs éléments. Il n'en demeure pas moins qu'à niveau de jeu similaire, il est généralement préférable de faire un effort financier pour retenir un joueur performant, plutôt que d'investir cet argent pour engager une nouvelle recrue. Pourtant, c'est souvent l'inverse qui se passe, comme en témoigne la constante augmentation du taux de mobilité des joueurs.

Cette plus forte fréquence de changements de club au cours d'une carrière reflète la montée en puissance d'agents et autres investisseurs externes aux clubs dans le football professionnel. Ces intermédiaires acquièrent les droits de transfert des joueurs dans une logique spéculative visant à les faire circuler entre différentes équipes pour empocher de l'argent. Ce type de stratégie, peu compatible avec les exigences sportives des clubs, explique pas mal de contre-performances, à l'échelle suisse également.

Alors que la moitié des joueurs de YB, Bâle et Zurich sont présents dans l'effectif au moins depuis le début de la saison 2006-2007, cette proportion descend à 36% pour les deux équipes romandes de Super League. Contrairement aux idées reçues, les grands clubs n'emploient pas plus de joueurs que les autres. Depuis le début de la saison, YB, Bâle et Zurich ont aligné 25 footballeurs en moyenne, contre 26 pour Neuchâtel Xamax et Sion. Il semble donc qu'il vaut mieux concentrer l'effort financier sur un nombre relativement restreint de joueurs, plutôt que de spéculer sur un grand nombre d'entre eux.

En s'appuyant sur une gestion raisonnée du club et de l'effectif, je reste persuadé qu'une équipe disposant de moyens limités peut toujours tirer son épingle du jeu. Neuchâtel Xamax, par exemple, devrait être en mesure de s'immiscer au moins de temps à autre dans la lutte pour le podium.

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