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Football – les finales des Coupes d’Europe: en 1999, le retour de Manchester United

Trois fois par semaine et jusqu’à fin juin, on vous propose de revivre une finale de légende en Coupe d’Europe. Ce mardi, on replonge en 1999, lors du match Manchester United – Bayern Munich.

23 juin 2020, 20:00
La joie de Terry Sheringham après le but égalisateur de Manchester United. (Archives)

«C’était inimaginable, incroyable. Un choc pour nous tous»: 21 ans après la mémorable finale de Ligue des champions perdue par son Bayern Munich face à Manchester United (2-1), Ottmar Hitzfeld n’en revient toujours pas.

Alors entraîné par le futur sélectionneur de l’équipe de Suisse, le «Rekordmeister» aurait alors dû mettre fin à 23 ans de disette dans la plus prestigieuse compétition européenne au Camp Nou de Barcelone. Un coup-franc de Mario Basler avait permis aux Bavarois de mener 1-0 dès la 6e minute en ce 26 mai 1999.

Le temps additionnel devait n’être que du remplissage. Le Bayern Munich était d’ailleurs passé bien plus près du 2-0 que ManU de l’égalisation. Un lob astucieux de Mehmet Scholl avait trouvé le poteau à la 79e, cinq minutes avant qu’une volée acrobatique de Carsten Jancker ne s’écrase sur la transversale.

 

 

En face, rien. Jusqu’à la 91e minute et à ce corner botté par David Beckham, sur lequel le portier mancunien Peter Schmeichel monte aux avant-postes. La défense repousse le danger, et la tentative désespérée de Ryan Giggs, du pied droit, semble ne rien donner. Mais Teddy Sheringham surgit alors pour placer le cuir au bon endroit.

Les joueurs du Bayern sont K.O. Ils auront quelques minutes pour se remettre avant les prolongations, pense-t-on. Mais un deuxième miracle se produit pour Manchester United à la 93e, sur un nouveau corner de Beckham. Sheringham manque sa reprise de la tête, mais pas Ole Gunnar Solskjaer qui propulse le ballon sous la transversale.

«Incroyable»

«C’était inimaginable, incroyable. Un choc pour nous tous», se souvient Ottmar Hitzfeld (71 ans) dans un entretien accordé à Keystone-ATS. «Une énorme déception me rongeait, et toutes mes vacances furent gâchées», ajoute-t-il. Mais il ne se sent pas pour autant coupable, lui qui avait été notamment critiqué pour avoir remplacé la légende Lothar Matthäus à la 80e.

C’était inimaginable, incroyable. Un choc pour nous tous.
Ottmar Hitzfeld, ancien entraîneur du Bayern Munich

«Un entraîneur peut se détruire s’il se fait éternellement des reproches», lâche-t-il. «Cela n’aide pas beaucoup dans le football. Un entraîneur doit toujours décider sur le moment, et il le fait par conviction. Matthäus avait déjà 38 ans à l’époque, et il n’avait plus la force de tenir 90 minutes. Mais j’ai évidemment retourné le problème dans tous les sens», ajoute-t-il.

«Il n’y a de toute manière rien de pire que de perdre une finale, d’autant plus de cette façon», enchaîne Ottmar Hitzfeld, qui avait dit toute sa fierté à ses joueurs à l’issue de cette finale. Et qui avait su se porter tout de suite vers l’avenir: «Je leur avais dit que nous aurions une autre chance de remporter ce trophée si nous poursuivions sur notre lancée», glisse-t-il.

Un doublé deux ans plus tard

«Nous nous sentions alors presque trop sûrs de nous. Nous nous étions relâchés», concède Ottmar Hitzfeld, dont l’équipe a su saisir sa chance deux ans plus tard. Et plutôt deux fois qu’une: quatre jours après avoir privé Schalke du titre de champion d’Allemagne dans les dernières secondes de l’ultime journée de Bundesliga, le Bayern savourait le quatrième de ses cinq sacres en C1.

 

 

Les Munichois battaient Valence 5-4 aux tirs au but à Milan en finale de la Ligue des champions 2001, notamment grâce aux trois parades d’Oliver Kahn lors de la séance des penalties. «C’était de la folie», lâche Ottmar Hitzfeld. «Les deux titres étaient presque interdépendants. Si nous n’avions pas gagné la Bundesliga, nous aurions abordé la finale de Ligue des champions dans un contexte extrêmement défavorable», explique-t-il.

«Ce titre a été particulièrement important pour tout le monde au club, ainsi que pour les fans étant donné ce que nous avions vécu deux ans plus tôt», souligne encore Ottmar Hitzfeld. «Il ne s’agissait pas d’effacer 1999, car ce n’est plus possible, mais de surmonter cet échec. Et après tout, je ne voulais pas rester dans les annales comme l’entraîneur du Bayern qui a perdu deux finales de suite en Ligue des champions.»

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