La Suisse est à nouveau dans la course à la Coupe du Monde 2022. En battant l’Irlande du Nord 2-0 samedi au Stade de Genève, les hommes de Murat Yakin ont su retrouver le chemin de la victoire et, surtout, le sens du but. Les Britanniques peuvent en effet s’estimer heureux de n’être repartis qu’avec deux goals dans les valises tant la domination helvétique a été imposante.

Le bloc bas nord-irlandais a subi les vagues rouges durant 90 minutes. Il aurait fallu un peu plus de réussite pour que les nombreuses occasions de Breel Embolo viennent enjoliver le résultat final en plus des deux réussites de Steven Zuber (45e) et de Christian Fassnacht (91e).

«Nous devions nous créer les opportunités de marquer des goals. En septembre, là-bas, nous n’avions peut-être pas encore la forme nécessaire pour y arriver», explique le sélectionneur Murat Yakin. «Nous avons su montrer un visage plus offensif. Je pense que nous aurions mérité de marquer davantage.»

Carton rouge anecdotique

Difficile de contredire le nouveau sélectionneur. Après le 4-1-4-1 déployé face à l’Italie et à Belfast, il a profité samedi des retours d’Embolo, Shaqiri, Zuber et Mbabu pour offrir un 4-2-3-1 davantage tourné vers l’attaque. Une volonté marquée de se projeter vers l’avant. «Nous avons analysé la rencontre du mois de septembre et savions qu’il nous fallait de la vitesse», reprend Murat Yakin. «Le positionnement était important, mais surtout la balle devait circuler rapidement. Je pense que le résultat est positif.»

L’ancien entraîneur de Schaffhouse devait lui aussi réussir à trouver sa voie. Après avoir ajusté sa défense lors des deux premières rencontres, il a cette fois peaufiné l’attaque. «Nous dirons que le focus était à 80% porté sur l’attaque et 20% sur la défense», admet le Bâlois. Le carton rouge de Jamal Lewis à la 37e ne change rien au constat. La Suisse était déjà largement supérieure à cette piètre équipe d’Irlande du Nord qui n’était venue chercher qu’un petit 0-0 au bout du Léman.

«Ce fait de jeu ne nous a pas tant aidés en attaque, car les buts auraient pu venir plus tôt aussi», estime Murat Yakin. «Cela a par contre facilité le travail défensif.» En ayant compilé 25 tirs, dont 8 cadrés, contre seulement 2 pour l’adversaire, Xherdan Shaqiri et ses coéquipiers sont sur le bon chemin.

Un chemin qui les mène à Vilnius ce mardi 12 octobre déjà. Ce printemps, la Suisse avait fait le job d’entrée à Saint-Gall face aux Baltes (1-0 après deux minutes) pour se reposer sur ses lauriers ensuite. L’équipe nationale veut cette fois convaincre. Elle a montré samedi avoir les capacités pour faire sauter le verrou de l’Irlande du Nord, pourtant experte en la matière. Elle ne peut décemment pas se permettre de se faire surprendre par la modeste formation lituanienne, qui a cependant su battre la Bulgarie ce week-end.

Akanji et Mbabu forfait, Frei rappelé

S’il a pu compter sur ses meilleurs hommes (hormis Granit Xhaka et Haris Seferovic, blessés) samedi, Murat Yakin devra à nouveau se retourner les méninges. Denis Zakaria est suspendu, Manuel Akanji et Kevin Mbabu sont blessés et le fait de jouer sur un terrain synthétique à Vilnius n’enchante pas une partie des internationaux. Cela pourrait changer quelque peu le plan de base et offrir des opportunités aux habitués du gazon artificiel, comprenez par là les joueurs de Young Boys…

«Evidemment que Denis Zakaria va nous manquer, il a fait un énorme travail au milieu du terrain», commente Murat Yakin. «Mais nous avons les joueurs pour le remplacer, même si ce n’est pas du poste pour poste. Aebischer et Sow sont de ceux-ci.» Ou alors Fabian Frei, qui a rejoint le groupe hier pour pallier les absences. Rebattre les cartes tout en confirmant les premiers signes d’alchimie aperçus à Genève de cette sélection version Yakin: telle est la mission du Bâlois et de son équipe de Suisse à Vilnius.

Patrick Biolley

Football: l’équipe de Suisse est à nouveau d’attaque

La victoire face à l’Irlande du Nord de samedi a montré le caractère retrouvé de l’équipe nationale.