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Football: il y a 15 ans, l'équipe suisse plongeait dans l'enfer d'Istanbuli

Il y a 15 ans, l’équipe de Suisse se qualifiait pour la Coupe du monde 2006 au détriment de la Turquie. La Nati avait vécu un véritable cauchemar ce soir-là à Istanbul. Retour sur cet incident qui a marqué le football suisse.

16 nov. 2020, 17:00
En ce 16 novembre 2005, l'équipe de Suisse s'était qualifiée pour le Mondial allemand mais avait vécu un véritable cauchemar à Istanbul contre la Turquie.

En ce 16 novembre 2005, malgré sa défaite 4-2 en barrage retour à Istanbul, l’équipe de Suisse se qualifie pour la coupe du monde 2006 en Allemagne, une qualification pour la phase finale d’un Mondial qu’elle avait attendue depuis presque 12 ans. La fête va malheureusement être gâchée par une soirée cauchemardesque qui va rester dans bien des mémoires. 15 ans après, on revient sur ce triste anniversaire.

Un enjeu important

À cette époque, la dernière qualification suisse pour une phase finale de Coupe du monde remonte à 1994, aux Etats-Unis. Après avoir gagné le barrage aller 2-0 à Berne contre la Turquie, l’équipe de Suisse n’est plus qu’à un pas de son objectif: le Mondial allemand. Pour ce faire, il faudra tenir tête aux Turcs, troisièmes de la coupe du monde 2002 et bien décidés à se venger et à intimider les Suisses à domicile, dans leur chaudron Sükrü Saraçoglu d’Istanbul.

 

 

Des tensions préliminaires

Dès que la Nati touche terre en Turquie, les choses s’annoncent très compliquées. Que ce soit à la douane de l’aéroport, dans le bus les menant à leur hôtel ou bien même lors de leur premier entraînement (qu’ils sont contraints d’effectuer dans le jardin même de l’hôtel !), l’accueil est hostile pour l’équipe et son staff et la pression mise par les Turcs est palpable. Michel Pont, l’ancien entraîneur adjoint de l’équipe de Suisse, avait même ajouté que les joueurs se faisaient réveiller dans leur chambre en pleine nuit. Cela ne faisait pourtant que de commencer.

 

 

Le début de l’enfer

C’est surtout avant, pendant et après une partie très disputée que les coéquipiers du capitaine de l’époque, Johann Vogel, vont vivre un véritable enfer. Durant l’échauffement déjà, des projectiles de toute sorte, notamment des pièces de monnaie, sont lancés par le public et visent les joueurs suisses. Les sifflets des spectateurs prennent ensuite le dessus sur l’hymne national dans un stade Sükrü Saraçoglu plein à craquer. Le décor est posé, les joueurs suisses sont sifflés à chaque fois qu’ils touchent le ballon. Même si elle se voit accorder un pénalty, transformé par Alexander Frei dès les premières minutes de jeu, la Suisse s’incline finalement 4-2 face aux Turcs. Elle se qualifie cependant sur le fil grâce aux buts marqués à l’extérieur.

 

 

Au coup de sifflet final, la catastrophe

Une fois que l’arbitre belge Frank De Bleeckere met un terme à la rencontre, c’est la panique. Les joueurs de l’équipe de Suisse, mis sous pression tout au long de la partie et se sentant menacés, courent vers le tunnel qui mène aux vestiaires. C’est à ce moment-là que tout dégénère, la sortie du terrain se transforme en véritable mêlée générale entre les joueurs suisses et turcs, ainsi que les staff et les officiels. Valon Behrami, Marco Streller et surtout Stéphane Grichting (victime d’une perforation du canal urinaire) sont les cibles de violences physiques. Benjamin Huggel, lui, assène quelques coups pour venger ses coéquipiers.

C’est un véritable chaos lors du coup de sifflet final, les Suisses se dépêchent de rejoindre les vestiaires. KEYSTONE/Osman Orsal

Des sanctions jugées inadaptées

La Turquie fera l’objet d’une sanction de la part de la FIFA suite aux diverses provocations à l’égard de la Nati et aux incidents de la fin du match: elle devra jouer ses trois prochains matchs de qualification pour l’Euro 2008 à huis clos et sur terrain neutre.

Une sanction que beaucoup, comme l’entraîneur adjoint de l’époque Michel Pont, estiment insuffisante par rapport à la réalité des faits vraisemblablement dirigés par le sulfureux sélectionneur turc Fatih Terim. Les autres mesures prises par les instances du football européen? L’entraîneur assistant de la Turquie sera suspendu 6 mois et trois joueurs turcs impliqués dans les bagarres seront également sanctionnés de quelques matchs de suspension. Du côté suisse, Benjamin Huggel sera lui suspendu quatre matchs, ce qui lui fera manquer le Mondial allemand lors duquel la Suisse se fera finalement éliminer de façon regrettable en 1/8e de finale face à l’Ukraine.

Sources: Blick, RTS, Tribune de Genève

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