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Faux départ de la Suisse de Petkovic

L'Angleterre s'impose 2-0 à Bâle face à des Helvètes bien trop timides.

09 sept. 2014, 07:21
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La Suisse a entamé du mauvais pied sa campagne vers l'Euro 2016 et du même coup son ère Vladimir Petkovic. Battue à domicile par l'Angleterre (0-2), la formation helvétique s'est mise elle-même dans l'embarras.

En effet, à trop vouloir assurer leurs arrières, Inler et Cie en ont oublié les vertus offensives censées mettre les Anglais dans leurs petits souliers. Alors, même si Roy Hodgson avait dribblé tout le monde en "contrant" le nouveau 4-3-3 helvétique par un même dispositif, diablement plus inhabituel eu égard au sacro-saint 4-4-2 des Three Lions, les Suisses ont attendu d'être menés au score pour revenir à des choses qui ont payé dans un passé proche, mais que l'on n'a pas vues durant une grosse heure.

Même s'ils avaient l'avantage dans la possession du cuir durant le premier quart du match, les Suisses étaient incapables d'approcher la cage de Hart. Pire, ils se montraient d'une fébrilité et d'un manque d'imagination crasses à la construction. Ainsi, les premières chances de but, certes timides, étaient anglaises. Mais la timidité ou le manque d'allant des Helvètes a eu le mérite de permettre aux visiteurs de prendre confiance et de mettre le nez à la fenêtre.

Pour preuve, les seules occasions d'une bien pauvre première période échurent à Rooney (43e), qui mit Sommer dans l'embarras, et Jones (43e), étrangement seul sur un corner. Sur ce coup, le portier de Mönchengladbach prouvait qu'il était bien le digne successeur de Benaglio.

Invisibles offensivement, les armes redoutables que sont Lichtsteiner et Rodriguez sur les côtés, se montraient davantage dès la reprise. Le premier frisson anglais était d'ailleurs consécutif à un débordement du latéral de Wolfsburg (49e). Seferovic eut ensuite enfin une occasion (57e), que Hart annihilait avec brio. C'est le moment que choisirent Rooney, Sterling et Welbeck pour unir leurs talents et crucifier des Suisses trop attentistes (58e).

Dos au mur, les Helvètes revinrent à un 4-4-2 plus classique et offrant plus de profondeur avec l'introduction de Drmic. L'attaquant de Leverkusen allait bonifier le jeu suisse. Il faillit même égaliser quelques minutes après son entrée en jeu. C'était hélas sans compter sur le retour salvateur de Cahill (70e) alors que Hart avait été effacé avec brio. Ce fut toutefois la seule véritable chance suisse de revenir malgré une évidente envie de bien faire.

Décidée à faire le jeu, la Suisse a démontré qu'elle avait surtout besoin d'apprivoiser les nouvelles consignes de Vladimir Petkovic avant de pouvoir rivaliser avec une formation dotée d'attaquants capables de forcer la décision sur un coup d'accélérateur. Il s'agira toutefois de faire preuve de plus d'allant en Slovénie le 9 octobre prochain. Car, comme face à l'Argentine lors de la Coupe du monde, il est inutile de commencer à jouer quand l'adversaire a déjà marqué...

 

SUISSE - ANGLETERRE 0-2 (0-0)

 

Parc Saint-Jacques: 35 500 spectateurs.

Arbitre: Cakir (Tur).

Buts: 58e Welbeck 0-1. 94e Welbeck 0-2.

Suisse: Sommer; Lichtsteiner, Djourou, von Bergen, Rodriguez; Behrami, Inler, Xhaka (74e Dzemaili); Shaqiri, Seferovic, Mehmedi (64e Drmic).

Angleterre: Hart; Stones, Cahill, Jones (77e Jagielka), Baines; Henderson, Wilshere (73e Milner), Delph; Sterling; Welbeck, Rooney (90e Lambert).

Notes: l'Angleterre joue notamment sans Sturridge (blessé). Avertissements: 9e Delph. 91e Lambert.

 

ILS ONT DIT

 

STEVE VON BERGEN "On s'en veut un peu. Il y avait la possibilité de faire plus. On a vu en deuxième mi-temps, lorsque nous avons élevé le niveau de notre jeu, nous sommes parvenus à les mettre en difficulté. Nous n'avons hélas pas très bien entamé cette partie. Il faudra faire le plein des points en Slovénie et à Saint-Marin, en nous montrant plus conquérants et confiants."

GOKHAN INLER " De telles erreurs peuvent arriver durant un match. Quand j'ai perdu la balle, j'étais sous la pression de deux adversaires. La défaite aurait pu être évitée. L'équipe a démontré pouvoir jouer selon deux systèmes différents."

VALDIMIR PETKOVIC "Dommage, car nous avons un peu provoqué notre défaite." RED - SI

 

Le nouveau coach mérite du temps pour bâtir "sa" Suisse

 

Vladimir Petkovic n'avait pas promis le grand soir. Ni révolution, ni métamorphose soudaine. Cette retenue n'exprime aucune crainte face au défi qu'il relève à la tête de l'équipe de Suisse. Il n'a jamais été vendeur de rêves ou de chimères. Il ne le deviendra pas au lendemain de ce revers concédé à domicile contre l'Angleterre qui lance la campagne qualificative pour l'Euro 2016.

Le bonhomme demande simplement de laisser du temps au temps. Montre en main, il a bénéficié de six jours pour apprivoiser son groupe et pour l'orienter sur ses principes de jeu. Cet intervalle négligeable au niveau d'une refonte en profondeur se traduit par une période initiale sous le sceau de l'ancien régime. Comme si le spectre d'Ottmar Hitzfeld s'était invité dans les vestiaires de Saint-Jacques au point de s'installer dans la tête des joueurs.

Partisan convaincu de l'offensive, Petkovic puisera plus d'inspiration dans la deuxième période de son équipe. La dernière demi-heure surtout. Celle durant laquelle la Suisse a évolué avec deux véritables attaquants. La question à résoudre demeure de savoir si ce choix se fait sous la pression des événements défavorables ou s'il appartient aux convictions d'un technicien qui n'a pas osé la révolution immédiate. La Suisse du football s'accroche fermement à la deuxième hypothèse. Et Petkovic devra y répondre très vite.

La Suisse se déplacera en Slovénie le 9 octobre pour son deuxième match qualificatif. Ce délai rapproché ne doit pas faire oublier que la qualification assurée des deux premiers pour la phase finale de l'Euro allège sérieusement la pression sur les Helvètes quelle que soit l'issue du voyage de Ljubljana. Ni qu'un certain Ottmar Hitzfeld avait commencé son parcours en rouge et blanc par un match nul en Israël suivi d'une défaite à domicile contre le Luxembourg.

Son successeur mérite la même mansuétude. Parce que le premier but de Welbeck peut faire entrer la Suisse dans une nouvelle ère. Elle en a pris le chemin durant une demi-heure hier. La dernière. Il appartient Petkovic de l'y engager résolument dès le coup d'envoi du rendez-vous slovène.

BALE - STEPHANE FOURNIER

 

EN COULISSES

 

PRIMES L'ASF et les internationaux se sont mis d'accord sur les primes relatives à la campagne qualificative pour l'Euro 2016. Les montants ont été légèrement revus à la baisse par rapport aux campagnes précédentes. Les primes attribuées à chaque joueur dépendront du nombre de matches et de minutes disputées, pour autant que la Suisse soit encore en course. Une victoire rapportera au maximum 12 000 francs et un nul 4000 francs. Un montant de 100 000 francs sera perçu pour la qualification. La raison principale de la baisse des primes allouées réside dans le nouveau format de l'Euro, qui passe de 16 à 24 équipes. Il sera ainsi plus facile de se qualifier (les deux premières places sont qualificatives et la troisième assure, au pire, un barrage). SI

CHEQUE A la mi-temps, Peter Gilliéron, président de l'Association suisse de football, et Heinrich Schifferle, président de la Swiss Football League, ont reçu le traditionnel chèque de la Société du Sport-Toto. Les bénéfices de la Loterie romande et de Swisslos, son pendant alémanique, ont ainsi permis d'offrir 4 624 986,40 francs au football suisse. Une somme qui sera prioritairement investie dans la relève. RED - COMM

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