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Enquête de la Fifa sur l'aigle bicéphale: hypocrisie mondiale

Notre journaliste Julian Cervino donne son point de vue sur la polémique déclenchée par le geste de Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri lors du match Suisse-Serbie.

25 juin 2018, 10:49
A combo of two pictures shows the celebration for the first goal of Switzerland's midfielder Granit Xhaka, left, and the victory goal of Switzerland's midfielder Xherdan Shaqiri, right, both making the eagle emblem of the Kosovo during the FIFA World Cup 2018 group E preliminary round soccer match between Switzerland and Serbia at the Arena Baltika Stadium, in Kaliningrad, Russia, Friday, June 22, 2018. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

La fantastique victoire de la Suisse contre la Serbie entrera-t-elle dans la légende du sport helvétique grâce aux deux merveilles signées par Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri ou par la façon de célébrer leurs deux réussites? Il faut redouter que la deuxième option prévale. C’est aussi dommage que grotesque.

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Donc, ces deux jeunes hommes aux origines kosovares, dont les familles ont quitté leur pays d’origine pour fuir la guerre, n’avaient pas le droit de leur dédier ce désormais fameux signe de l’aigle bicéphale, symbole du Kosovo, après avoir inscrit leur but pour la Suisse. Tout ça parce que c’est de la politique.

On se pince pour y croire et on se demande vraiment si tous les supporters suisses ayant klaxonné à tout va vendredi soir ont vraiment regretté ces gestes. La victoire face à la Serbie était trop belle pour qu’elle soit gâchée par une telle polémique. Mais non!

Chacun s’en est mêlé et apporté son grain de sel, même le Conseil fédéral est intervenu. C’est devenu une affaire d’Etat. Les deux joueurs en question, ainsi que leur capitaine, risqueraient même une suspension de la Fifa, qui a ouvert une enquête sur la question. Au secours!

Nos deux amis n’avaient pas le droit de se comporter ainsi en Russie parce que le football ce n’est pas de la politique et leur geste était provocateur. Ridicule, alors que Gianni Infantino (président de la Fifa) salue des chefs d’Etat dans les tribunes des stades russes et que Vladimir Poutine profite de l’occasion pour s’offrir une publicité mondiale. Sans parler des tentatives de récupération politique émanant des leaders turcs et tchétchènes.

Plus graves, les critiques des irréductibles tenants du patriotisme helvétique. Ces derniers n’ont toujours pas admis que les couleurs de leur pays soient défendues par des footballeurs aux origines étrangères. On a beau leur expliquer que c’est le simple reflet de la réalité helvétique, ils ne veulent pas comprendre. Il est plus simple pour eux de se glorifier des exploits helvétiques lorsque les héros du pays se nomment Zuber et Sommer, comme contre le Brésil.

Au final, cette affaire relève d’une hypocrisie mondiale nauséabonde. Et on s’en serait bien passé!

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