Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Du double vitrage tessinois au service de la Suisse

16 juin 2011, 09:13

Avec deux buts adverses refusés pour hors-jeu, les parades extraterrestres de Yann Sommer contre le Danemark, et le sauvetage de Fabian Frei sur la ligne face à l'Islande, la défense suisse n'a pas été boudée par la réussite depuis le début de l'Euro M21. Reste que l'équipe de Pierluigi Tami est jusque-là la seule formation à avoir gardé sa cage inviolée. Le sélectionneur prône une défense à onze, et une attaque à onze. Son discours a été parfaitement assimilé. Discipline tactique, organisation, placement: le bloc helvétique n'est pas simple à bouger. Tant l'Islande et le Danemark ont dû se résoudre à balancer de longs ballons pour s'approcher d'un peu plus près du but de Sommer.

«Tu ne peux avoir d'ambitions si tu n'es pas solide défensivement. Sur ces deux premiers matches, l'organisation de l'équipe était bonne. Et le mérite en revient aussi à nos attaquants. Comme premiers défenseurs, ils soulagent le milieu de terrain, et par effet de domino, la défense. Après, pour aller loin dans un tournoi, il faut aussi de la réussite. On a parfois eu de la chance. Mais je ne crois pas que la chance arrive toute seule», observe Tami.

En patron

Symbole de cette efficacité défensive, Jonathan Rossini impressionne depuis son arrivée au Danemark. En mars 2010, il honorait dans la douleur sa première et unique sélection en équipe A (défaite 3-1 face à l'Uruguay). Ottmar Hitzfeld n'a pas insisté avec le jeune défenseur de Sassuolo (Série B italienne). La Suisse s'envolera sans lui vers l'Afrique du Sud.

Quinze mois plus tard, le Tessinois est en passe de s'imposer comme l'un des très bons défenseurs de cet Euro M21. Son sens du placement et la qualité de sa première passe ne passent pas inaperçus. La Sampdoria, où il a végété tout l'automne, l'a laissé retourné à Sassuolo ce printemps. Il y a regagné une place de titulaire et retrouvé toutes ses sensations. Son prêt arrivant à terme, c'est bien à Gênes qu'il devrait poursuivre l'aventure. «Je le connais depuis longtemps. J'ai commencé à le sélectionner en M16. «Jon» a connu quelques difficultés, liées à des manques de concentration qui lui ont joué des tours. Mais quand il est à 100% dans son match, comme c'est le cas depuis le début de l'Euro, on voit l'étendue de ses qualités.»

Comme Rossini (20 capes avec les M21), Gaetano Berardi est un fidèle de Pierluigi Tami (17 sélections). Sur un terrain, le latéral de Brescia est du genre peu commode. Puissant et très mobile, il excelle dans les un contre un. Tête de CRS, tacles de CRS. Son enthousiasme lui a valu un carton jaune foncé contre le Danemark. Les tibias islandais en ont également eu droit. Une vraie teigne qui rend de fameux services sur le flanc gauche. «Berardi a fait de gros progrès ces dernières années, notamment sur le plan technique où son bagage de départ était basique. Il a, comme Rossini, la particularité d'avoir quitté le Tessin pour l'Italie très tôt, vers 15 ans. Il a du caractère. Dans les duels, c'est indéniablement l'un de nos meilleurs défenseurs. Et il n'hésite pas à venir faire le surnombre devant. Son rendement actuel, c'est une des bonnes surprises de ce début d'Euro», se félicite son entraîneur.

Le modèle italien

Relégué en Série B il y a quelques semaines, Berardi pourrait retrouver très rapidement de l'embauche à l'échelon supérieur. La «Gazzetta» de mardi parlait d'une offre de Bologne.

Même si Koch a jusque-là été préféré à Daprelà (peu utilisé à Brescia), les Tessinois du calcio forment l'ossature de la défense dessinée par Tami. Le sélectionneur fait mine de ne pas y toucher. «Je choisis mes joueurs sur leurs qualités individuelles, et non sur leur origine ou sur le championnat dans lequel ils évoluent. Il est vrai qu'en Italie, l'aspect défensif est prioritaire. En championnat, on s'attache d'abord à ne pas prendre de but avant de songer en marquer. C'est un état d'esprit qui a amené quelques résultats. Je pense à la Coupe du monde 2006. L'aspect tactique est prédominant, et on travaille cette mentalité chaque jour à l'entraînement. C'est le quotidien de gars comme Rossini ou Berardi.»

Samedi, si la Suisse parvient à conserver sa virginité - un 0-0 lui suffit pour assurer la première place du groupe A -, elle verra l'Amérique. A travers un double vitrage tessinois.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias