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Changer d'entraîneur est souvent positif

Les études au niveau européen le montrent: changer d'entraîneur en cours de saison amène un plus au niveau des résultats. Mais attention à ne pas déstabiliser l'équipe. Analyse.

29 déc. 2009, 04:15

Le licenciement d'un entraîneur est une stratégie à laquelle recourent de nombreux clubs de football. Les dirigeants justifient souvent cette pratique par le désir de remotiver les troupes en provoquant un choc psychologique chez les joueurs, dans le but d'élever leur niveau de jeu et permettre l'obtention de meilleurs résultats.

Mais qu'en est-il réellement dans les faits? L'analyse des données récoltées au niveau des cinq meilleures ligues européennes pour la saison 2008-2009 est claire. La moyenne de points par match conquis par les entraîneurs ayant repris les rênes d'un club en cours de route a été de 26% supérieure à celle de leurs prédécesseurs. Dans 60% des cas, les résultats obtenus après le changement d'entraîneur ont été sensiblement meilleurs, contre 24% de situations où les performances ont été équivalentes et seulement 16% où l'impact du changement a été négatif.

Si on croise ces données avec le moment de la saison où est intervenu le remplacement d'entraîneur, il apparaît que les changements effectués au bout de dix matchs de championnat dirigés au maximum ont eu bien plus d'impact que ceux opérés au-delà de ce seuil. Lors des changements rapides, les nouveaux entraîneurs ont réalisé en moyenne 40% de points de plus que les coaches remplacés, contre «seulement» 20% de plus dans le deuxième cas de figure.

En prenant ces chiffres au pied de la lettre, les dirigeants gagneraient à changer d'entraîneur au plus vite dès que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. En vérité, ce n'est certainement pas aussi simple. Ce que les chiffres ne disent pas, c'est que dans certains cas, maintenir à son poste un entraîneur en difficulté peut aussi avoir un impact psychologique positif et aboutir à une amélioration des performances, par ailleurs de manière peut-être plus durable que lors d'un recours immédiat au licenciement.

D'une manière générale, si l'on considère la stratégie poursuivie entre autres par Chelsea FC, ainsi que par Neuchâtel Xamax lors de l'engagement de Pierre-André Schürmann, il apparaît aussi que les clubs ont plutôt intérêt à ne pas changer radicalement de staff technique lors du remplacement d'un entraîneur. Cette option risquerait de déstabiliser le club outre mesure.

Au bout du compte, si l'effet positif du choc psychologique lié au changement d'entraîneur paraît bien réel, encore faut-il y recourir au bon moment et avec la bonne posologie. Le cas échéant, le licenciement opère comme un médicament qui, à court terme, agit efficacement sur les symptômes, mais qui, à plus long terme, n'est pas à même d'attaquer le mal à la racine. /RPO

Raffaele Poli est chercheur au Centre international d'Etude du Sport, à Neuchâtel

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